Perquisition au siège du RN, prêts à des partis politiques, dissolution, inéligibilité de Marine Le Pen : Edwige Diaz a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
Prêts de particuliers au RN : "nous sommes dans une zone grise, il n'y a même pas de jurisprudence"
La justice a perquisitionné le siège du Rassemblement National à cause de soupçons portant sur les prêts de ses adhérents. "Aucune banque française ne souhaite nous prêter", déplore Edwige Diaz. "Aujourd'hui, pour qu'on puisse se présenter aux élections, le seul moyen que nous avons trouvé c'est les prêts de nos adhérents." Une pratique qui n'est "absolument pas illégale", signale-t-elle. "Personne n'est en capacité de me dire quel est l'article qui encadrerait ces prêts de particuliers à des partis politiques. Nous sommes dans une zone grise, il n'y a même pas de jurisprudence."
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"L'objectif, c'est d'essayer de nous asphyxier financièrement car le système n'arrive pas à nous combattre dans les urnes", estime Edwige Diaz. "Ce qu'on constate, c'est que plus nous nous rapprochons du pouvoir, plus il est confirmé que Marine Le Pen et Jordan Bardella sont les personnalités préférées des français, plus il y a un acharnement à notre encontre. Les Français ne sont pas dupes. Le seul parti de résistance, c'est le Rassemblement National." "Je ne veux pas qu'on minimise la portée de ce qui s'est produit hier. C'est pour des conventions de prêts, des faits qui ne sont pas définis par le droit. On nous accuse de choses qui n'existent pas. L'article 5 de la Constitution dispose que tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché. On ne peut pas être accusé pour quelque chose qui n'existe pas."
"Le premier parti d'opposition doit pouvoir travailler en toute confidentialité"
"Nous avons été traité pire que les grandes organisations criminelles", dénonce encore Edwige Diaz au sujet de la perquisition du RN. "Qu'est-ce que sont venus chercher ces enquêteurs ? Des documents, des contrats de prêts. Ça concerne une vingtaine de prêteurs !" Un résultat qui, selon Edwige Diaz, ne justifie pas les moyens employés. "Quand vous faites une campagne électorale, tout est transparent, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques dispose déjà de tous nos éléments."
.@diaz_edwige (RN) : "La justice dispose désormais de notre préparation des futures élections… ce qui pourrait intéresser nos adversaires politiques ! Cette perquisition a servi de prétexte pour récupérer notre stratégie électorale !" #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/KJ0s41oDlO
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Edwige Diaz voit en effet une conséquence particulièrement fâcheuse à la perquisition. "De quoi dispose la justice ? Elle dispose de tout, de notre préparation du programme présidentiel, elle connaît le nom de tous nos futurs candidats. Ça pose un problème de confidentialité. Quand vous avez des dossiers qui sont entre les mains de la justice, des fois vous avez des fuites, c'est ça qui nous gène particulièrement". "Quand vous êtes dans un État de droit, le premier parti d'opposition doit pouvoir travailler en toute confidentialité, sans que ses documents soient entre les mains de la justice."
"En matière d'immigration, tous les voyants sont au rouge"
Un an après les élections législatives partielles, Edwige Diaz déplore un "immobilisme". "L'Assemblée passe son temps à discuter des textes mineurs." Edwige Diaz rappelle également la tribune de Marine Le Pen dans Le Figaro, où elle dénonçait "la tartufferie de Monsieur Retailleau" en matière d'immigration. "Tous les voyants sont au rouge", martèle Edwige Diaz. Elle annonce donc le plan du RN. "Nous avions présenté un contre-budget, nous présenterons nos lignes rouges. Si le gouvernement décide de s'endetter, d'augmenter les impôts, de continuer à asphyxier les entreprises, ça pourrait mener à une censure qui pourrait mener à une dissolution."
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Enfin, elle confirme que le rejet du référé du RN concernant l'inéligibilité de Marine Le Pen par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). "La CEDH reste saisie au fond, il n'existe pas de recours visant à lever l'exécution provisoire". "Notre pire adversaire, c'est le temps", reconnaît Edwige Diaz, "tout ça pourrait ne pas être mobilisable d'ici 2027. Si jamais il y avait une dissolution nous reporterions le référé devant la CEDH."
.@diaz_edwige (RN) "Selon @ObservatoireID, le coût de l'immigration s'élève à environ 40 milliards d'euros... Ça tombe bien, c'est ce que l'on cherche !" #GrandMatinhttps://t.co/QKa5Efuc2W pic.twitter.com/bvSTJ3P6Ap
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