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Pauvreté : "650.000 pauvres de plus en un an, voilà le macronisme !" accuse Éric Coquerel

Par Aurélie Giraud

Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Éric Coquerel Pauvreté
Éric Coquerel, interviewé par Benjamin Glaise sur Sud Radio, le 9 juillet 2025, dans “L’invité politique”.

Pauvreté en France, budget 2026, assurance chômage, entrisme islamiste, séparatisme, voix de la France : Éric Coquerel a répondu aux questions de Benjamin Glaise.

Pauvreté : "650.000 pauvres de plus en un an, voilà le macronisme !"

Selon les dernières statistiques publiées par l’Insee le 7 juillet 2025, en 2023 le taux de pauvreté atteint 15,4%, soit 9,8 millions de personnes vivant sous le seuil défini à 60% du revenu médian (1.288 € par mois pour une personne seule). Éric Coquerel accuse directement Emmanuel Macron : "C’est sa politique depuis 2017. Elle a échoué". "650.000 pauvres de plus en un an : voilà le macronisme !" fustige le député.

Il dénonce également la concentration des richesses : "Les 500 personnes les plus riches possèdent 42% du patrimoine national. Elles ont doublé leur fortune depuis 2017". Pour Éric Coquerel, il est temps d’arrêter de "protéger Bernard Arnault et les siens" et de redistribuer les richesses vers "ceux qui consomment et font vivre l’économie".

Budget : "Il faudra censurer le gouvernement"

Éric Coquerel est formel : le projet de loi de finances ne doit pas passer. Pour le député LFI de Seine-Saint-Denis, "ce budget va frapper les plus pauvres, les plus défavorisés". Il prévient que ce texte affectera aussi "90% des Français", tous ceux qui dépendent des services publics. "Même les associations qui luttent contre la pauvreté sont en danger", alerte-t-il, en rappelant que "53% d’entre elles rencontrent de graves difficultés".

Confronté à la perspective d’un recours au 49.3, Éric Coquerel promet une riposte parlementaire : "On compte bien faire en sorte que ce budget ne passe pas". Selon lui, le gouvernement actuel "fait le malheur du pays" et agit contre la volonté exprimée dans les urnes. Il appelle donc à "censurer le gouvernement" pour mettre fin à une politique qu’il juge socialement et démocratiquement délétère.

"Nous payons tous par les impôts les cadeaux fiscaux aux plus riches"

Alors que la situation économique de la France se dégrade, Éric Coquerel rejette l’idée d’une austérité nécessaire. "Ce n’est pas la situation budgétaire qui est la plus alarmante, c’est la situation économique", insiste-t-il. Il fustige les choix fiscaux faits depuis 2017 : "Le bilan de Macron, c’est zéro pointé". Chômage en hausse, industrie affaiblie, productivité en baisse : pour lui, les résultats sont accablants.

Le président de la Commission des finances accuse l’exécutif d’avoir privilégié les plus aisés. "Nous payons tous par les impôts les cadeaux fiscaux offerts aux plus riches", déclare-t-il. Il appelle à revoir les priorités et à "aller chercher des recettes là où elles sont", rappelant que pendant que la France coupe dans ses budgets, l’Allemagne investit "82 milliards d’euros dans son économie".

"CumCum" : "C’est une fraude systémique. C’est un vrai scandale"

Éric Coquerel revient sur l’affaire des "CumCum", ces montages financiers permettant à des investisseurs étrangers d’échapper à l’impôt sur les dividendes. "C’est une fraude systémique", dénonce-t-il. Il explique que Bercy aurait volontairement ignoré une loi pourtant votée par le Parlement.

Selon lui, le ministère des Finances a appliqué un amendement pourtant rejeté par les députés. "Bercy n’a pas appliqué la loi, sciemment, sous l’influence du lobby bancaire", accuse Éric Coquerel. Il promet de faire toute la lumière sur ce qu’il qualifie de "vrai scandale", et assure que "la loi doit être appliquée, sans passe-droits".

"Ils provoquent le chômage, et après ils punissent les chômeurs !"

Gabriel Attal a relancé l’idée d’une réforme de l’assurance chômage, avec pour objectif 4 milliards d’euros d’économies. Une posture incohérente, selon Éric Coquerel : "Ils provoquent le chômage, et après ils punissent les chômeurs !"

Avec un taux de chômage qui repart à la hausse, le député insoumis juge absurde de réduire les droits des demandeurs d’emploi. "Si vous attaquez la consommation populaire, vous affaiblissez toute l’économie", explique-t-il. "C’est la seule locomotive que nous avons, contrairement à l’Allemagne qui fonctionne avec ses exportations."

"On ne pèse plus dans le monde !"

À propos de la visite d’Emmanuel Macron à Londres, Éric Coquerel affiche son indifférence : "Il n’a rien dit, rien fait". Pour lui, cet épisode résume "le rang de la France aujourd’hui". Il regrette une perte d’influence diplomatique majeure.

"On a réussi à rendre la voix de la France inaudible", affirme-t-il, en rappelant que "dans de nombreux pays, on attend que la France prenne position sur les grands sujets". Selon lui, Emmanuel Macron a transformé un atout stratégique en silence assourdissant.

Entrisme islamiste : "Emmanuel Macron divise les Français avec le bon vieux système qu'est le racisme"

Interpellé sur la future loi contre l’entrisme islamiste, Éric Coquerel accuse le président de la République d’instrumentaliser un sujet sensible pour diviser : "Ce qu’il produit, ça produit du racisme". Il cite une "hausse de 75% des actes islamophobes", dont la majorité vise directement des personnes.

Le député LFI s’appuie sur un rapport qui conclut que la vision intégriste de l’islam "ne met pas en danger l’État". Selon lui, "durcir la loi encore sur un phénomène marginal ne fait que nourrir les tensions", tout en détournant l’attention des véritables urgences sociales et économiques.

"Vincent Jeanbrun devrait se méfier de la commission d’enquête"

Enfin, Éric Coquerel répond aux attaques de Vincent Jeanbrun, député de droite républicaine, qui évoque des liens entre LFI et des réseaux islamistes. "Il devrait se méfier de la commission d’enquête", lance-t-il, accusant son collègue de "détourner le rapport à des fins politiques".

Il affirme que le rapport "ne pointe pas LFI" et que ces accusations relèvent d’une "vision complotiste des rapports entre politique et islamisme". Éric Coquerel prévient : "On va aller fouiller du côté de la droite et de l’extrême-droite. Et je pense qu’on va rigoler".

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