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GHB : un bracelet pour sécuriser les soirées

Par Luc Boué-Lahorgue

2 200 cas d'agressions facilitées par des substances chimiques ont été recensés en 2022. Le laboratoire SBS, une entreprise française, lance un bracelet capable de détecter le GHB dans les verres pour permettre aux victimes potentielles de profiter de leur soirée en toute sérénité.

Un bracelet qu’on pourrait voir au poignet de n’importe quel festivalier. C’est le nouvel outil proposé par la marque Docteur B pour lutter contre les agressions par soumission chimique. Muni de pastilles réactives, il permet de détecter la présence de GHB dans un verre en quelques secondes.

Le GHB, un fléau difficilement traçable

Le GHB, aussi surnommé « drogue du violeur », est un fléau difficile à déceler. « C'est une substance psychoactive qui agit sur le système nerveux central, bien qu'il soit naturellement présent à l'état de trace dans notre cerveau », explique Benoît Montessu, fondateur du laboratoire SBS.

La raison de son utilisation est simple : « C’est l'aspect sédatif et amnésiant qui est recherché par les potentiels agresseurs qui utilisent le GHB. Cette drogue disparaît très rapidement des urines, du sang et de la salive. » Une efficacité redoutable doublée d’une facilité d’accès : « Aujourd'hui, entre le marché noir et toutes les drogues qu'on peut trouver, c'est une drogue de synthèse qui est très facile à trouver et à transporter parce que c'est liquide. »

Un produit pensé pour sa simplicité d’usage

« Ce sont des bandelettes réactives, c'est un peu ce que vous utilisez avec les tests de grossesse ou les tests d'urine », explique Benoît Montessu, fondateur du laboratoire SBS. Si une boisson contient du GHB, la pastille change de couleur. Beige : boisson saine, bleu : boisson contaminée. Les bracelets sont dotés de quatre zones de test et sont vendus par deux. Cela permet de vérifier jusqu'à huit boissons au cours d’une soirée.

Le dispositif est disponible sur internet à 8,90 euros les deux, soit 1,11 euro la zone de test. Avec une fiabilité annoncée de 96 %, ce bracelet est conçu pour détecter des doses de GHB dès un gramme. Une quantité souvent suffisante pour produire des effets amnésiants.

Une réponse née d’un vide

L’absence d’outil de prévention à disposition des victimes a été le moteur de cette innovation. « Souvent, ce qui revenait, outre le drame absolu qu'elles ont vécu et surtout le manque de souvenirs, c'était qu'il n'y avait pas d'outil de prévention », raconte Benoît Montessu. « On n’arrivera jamais à combattre le GHB parce que le GHB sera toujours présent », ajoute-t-il. Mais selon lui, le bracelet peut au moins « rendre plus sûre la vie des gens. »

Contrairement à l’image qu’on s’en fait souvent, le GHB ne circule pas uniquement dans les verres de vodka en boîte de nuit. « On se rend compte que le GHB n’est pas utilisé essentiellement au niveau festif, mais qu’il est utilisé dans un cadre professionnel, dans un cadre familial », alerte le fondateur de Docteur B. Liquide, inodore, facilement transportable, la substance peut toucher n’importe qui, n’importe quand.

Une diffusion déjà bien amorcée

Ce bracelet est désormais distribué dans près de « 10 000 pharmacies en France », selon le laboratoire. Mais SBS ne compte pas s’arrêter là. L’ambition est de convaincre les festivals, les clubs et les organisateurs de soirées d’en faire un outil indispensable. « Comme c'est un enjeu, je pense, national, il faut que les festivals, les boîtes de nuit prennent le pas et nous accompagnent dans la démocratisation de ce produit », plaide Benoît Montessu. Sur la question de la gratuité ou du remboursement, il se montre plus mesuré. « Tout ce qui est gratuit, à un moment, court le risque de disparaître. [...] On est prêt à payer pour se protéger ».

Cet outil ne remplace pas la vigilance collective. « Ce qui est important, c'est d'expliquer aux jeunes et aux moins jeunes aussi, le risque qu’ils encourent dans un environnement public ». La « drogue du violeur » n’est pas qu’un phénomène de boîte de nuit : il peut frapper « dans votre famille », « dans des séminaires d'entreprises », « partout » conclu Benoît Montessu.

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