single.php

Éric Zemmour : "Jordan Bardella est l'idiot utile des souverainistes de gauche"

Par Aurélie Giraud

INTERVIEW SUD RADIO - "Jordan Bardella est l'idiot utile des souverainistes de gauche" selon Éric Zemmour, président de Reconquête et auteur de « La messe n’est pas dite » (Fayard). Il était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Éric Zemmour Bardella
Éric Zemmour, interviewé par Jean-François Achilli sur Sud Radio, le 3 novembre 2025, dans “L’invité politique”.

Budget et fiscalité, union des droites, RN et Jordan Bardella, immigration et Algérie, islam et laïcité, jeunesse et identité : Au micro de Sud Radio, Éric Zemmour a répondu aux questions de Jean-François Achilli.

"Jordan Bardella est instrumentalisé pour séduire les patrons"

Jean-François Achilli : Vous dites que le Rassemblement national (RN) vote des taxes avec le Parti socialiste (PS). Est-ce que cela montre que le RN est, selon vous, un parti de gauche ?
Éric Zemmour au micro de Sud Radio : "Oui, le Rassemblement national est de gauche, oui, le Rassemblement national est socialiste. On voit aujourd'hui le Rassemblement national voter des taxes avec le Parti socialiste. C’est le PS qui devient le nouveau partenaire de jeu du RN. Ils ont voté ensemble pour créer de nouveaux impôts. C’est la réalité parlementaire."

Sur l’« impôt sur la fortune improductive », voté par le MoDem, le PS et le RN, quelle est votre ligne ?
"Cette discussion budgétaire est à la fois effrayante et passionnante. Effrayante parce que c'est la foire aux taxes. On voit par exemple que le Rassemblement national multiplie les votes pour de nouveaux impôts. Parlons de cet impôt sur la fortune improductive : ils mettent les actions, les assurances-vie, les bijoux, les bitcoins. On pourrait démontrer aisément que tout cela n'est pas improductif."

Jordan Bardella se dit pourtant 'pro-business'.
"Je pense que Jordan Bardella est dans cette histoire l'idiot utile des souverainistes de gauche, qu'il est instrumentalisé pour séduire les patrons et qu'il n'est que confusion et communication."

Cette divergence sur l’économie empêche-t-elle toute Union des droites ?
"Je distingue trois sujets. Sur l'immigration, on peut s'entendre. Il y a un deuxième bloc qui est l'économie. Là, nous sommes en désaccord. Et il y a un troisième bloc, c'est l'islamisation du pays. Je suis en désaccord. Donc les électeurs doivent choisir."

Aucune coalition politique possible avec le RN, donc ?
"Le Rassemblement national ne veut pas l'Union des droites. Donc si les électeurs veulent l'Union des droites, ils ne doivent pas voter le Rassemblement national. Il faut choisir."

Les sondages placent le RN très haut et vous bien plus bas. Est-ce plié ?
"En juin 2021, Marine Le Pen était donnée à 32%. J'ai connu des gens donnés quasiment vainqueurs et qui n'ont même pas atteint le second tour."

Sarah Knafo progresse dans certaines enquêtes d’opinion. Quel regard portez-vous sur cette dynamique ?
"C'est formidable. Ça prouve la qualité des gens de Reconquête. On a un député européen, elle fait plus de travail que 100 députés. Tout ce qui est bon pour Sarah Knafo est bon pour moi et est bon pour Reconquête."

"Aujourd'hui, l'Algérie, sans le dire, nous a déclaré la guerre"

Jean-François Achilli : L’Algérie a réagi à la dénonciation des accords de 1968. Est-ce un tournant ?
"La dénonciation de ce traité de 1968 était un point très positif. Mais cela n'aura pas d'effet pratique. Ce traité a vu ses effets décupler par une jurisprudence folle du Conseil d'État en 2007. Il faudra régler la question judiciaire, ramener les juges à leur rôle de juges et non de gouvernants."

Vous parlez d’hostilité algérienne. Vous employez des mots très forts sur Sud Radio…
"Aujourd'hui, l'Algérie, sans le dire, nous a déclaré la guerre."

Vous évoquez même une « invasion ». Que reprochez-vous exactement aux autorités d’Alger ?
"Les dirigeants algériens affrètent des cars et des barques pour envoyer des milliers de jeunes Algériens en Europe. Ces cars et ces barques sont affrétés par le gouvernement algérien. Ça s'appelle une invasion."

Vous dites qu’il faut « exercer un rapport de force ». Que doit faire la France face à cela ?
"Bloquer les avoirs financiers des dirigeants algériens, les empêcher de venir se faire soigner dans les hôpitaux français, bloquer tous les visas, bloquer le regroupement familial, bloquer les étudiants, renvoyer des étudiants. Il y a beaucoup de choses à faire."

Concernant l'incarcération de Boualem Sansal et Christophe Gleizes, peut-on espérer une évolution rapide ?
"Pour l'instant, on ne peut pas régler le problème. Ce n'est pas possible. On voit bien que les Algériens ne veulent pas les libérer."

"Il faut absolument utiliser la laïcité contre l'islam, comme elle a été utilisée contre le catholicisme et contre le judaïsme."

Jean-François Achilli : Dans La messe n’est pas dite, vous liez déchristianisation et islamisation. Pourquoi ?
"Il y a un mouvement ample de déchristianisation. Et nous avons une vague d'islamisation massive portée par une démographie galopante et des lois qui ouvrent l'immigration."

Faites-vous de l’islam un « ennemi intérieur » ?
"Je pense que l'islamisation du pays dénaturerait la France, et oui, est l'ennemi de la France. Sans le Christianisme, la France n'est plus la France. Avec une islamisation du pays, la France n'est plus la France."

Qu’entendez-vous par « islam incompatible avec la République » ?
"L'islam est l'appartenance à un peuple et le respect d'un code juridique politique. Donc l'islam est incompatible avec la France et avec la République française. Il faut absolument que les musulmans adaptent leur religion à la France. "

Vous citez Clermont-Tonnerre en 1789. Quel parallèle faites-vous aujourd’hui ?
"Clermont-Tonnerre écrivait : Rien aux juifs en tant que nation, tout en tant qu’individu. C’est exactement ce que je dis aux musulmans : ils doivent être des individus français, pas une communauté-nation. Le terme moderne pour cela, c’est la remigration."

« Refranciser » et « rechristianiser », est-ce la même chose ?
"C'est exactement ce que je disais pendant la campagne présidentielle de 2022. "Refrancisé" et "rechristianisé", c'est la même chose. "Rechristianiser", ça ne veut pas dire "convertir les gens". Ça veut dire "leur faire adopter la culture, l'identité chrétienne".

"Ce n'est pas une question de tronçonneuse mais de détermination"

Philippe David : La loi de 1905 sur la laïcité protège-t-elle encore la France ou faut-il la réinterpréter ?
"La laïcité fut une arme de guerre contre le christianisme et pour la déchristianisation. Désormais, il faut l’utiliser pour ce qu’elle peut faire : bloquer l’islamisation du pays. Il faut employer la laïcité contre l’islam comme elle a été utilisée contre le catholicisme et le judaïsme."

Arnaud (Auditeur de Sud Radio) : On observe un rapprochement entre jeunes catholiques et jeunes juifs. Que voyez-vous derrière ce mouvement ?
"Il y a un double espoir. La jeunesse catholique redonne souffle à la religion catholique en France. C’est timide mais réel. La jeunesse juive, de son côté, a compris le piège communautariste et le danger. Dans la tradition musulmane, il subsiste un anti-judaïsme violent. Dans mes meetings, je vois une véritable fraternisation entre jeunes juifs et jeunes catholiques."

Luc (Auditeur de Sud Radio) : Si vous êtes élu, comment appliquerez-vous des mesures fermes malgré les blocages institutionnels et politiques ?
"Seuls des dirigeants déterminés, qui ont une conception forte du pouvoir, peuvent renverser la table et vaincre toutes les oppositions. Ce n’est pas une question de tronçonneuse mais de détermination et de volonté. En temps de guerre, lorsque la France est en danger de mort, ce que certains appellent des défauts deviennent des qualités."

Frédéric (Auditeur de Sud Radio) : Comment rassembler les Français ? Et transmettriez-vous un jour le relais à Sarah Knafo ?
"Notre problème n’est pas l’adhésion aux idées, elle existe. Il faut une Union des droites large, que le Rassemblement national et Les Républicains refusent aujourd’hui. C’est le parti arrivé en tête qui façonne les coalitions. Tout ce qui arrive à Sarah Knafo est formidable et positif pour moi."

Éric Revel — La France serait un pays culturellement hostile à la réussite et à l’argent. Partagez-vous ce constat ?
"Je ne crois pas à cette idée. Qui a inventé la banque moderne ? Des catholiques italiens, les Lombards. La tradition chrétienne associe charité et responsabilité, ce qui n’est pas incompatible avec le goût de l’effort et de la réussite. Aujourd’hui, nous avons des socialistes internationalistes et islamistes comme LFI, et des socialistes patriotes comme le Rassemblement national."

Jean-François Achilli — Vous finissez sur l’espérance. Quel signe positif voyez-vous chez les jeunes Français ?
"Je vois une aspiration à la redécouverte spirituelle et à la redécouverte de l’identité française. Ils viennent d’une France chrétienne qui nous a façonnés ; il faut leur réapprendre cela."

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h15 dans le Grand Matin Sud Radio

Cliquez ici pour écouter "L’invité politique"

Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

L'info en continu
14H
12H
11H
10H
09H
07H
Revenir
au direct

À Suivre
/