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Crise agricole : le gouvernement hausse le ton mais les agriculteurs « vont continuer »

La mobilisation agricole se poursuit et le bras de fer avec le gouvernement se durcit. Alors que le gouvernement assure de ne « plus tolérer » de nouveaux blocages, les représentants des agriculteurs dénoncent une posture provocatrice et annoncent la poursuite du mouvement.

Maud Brégeon, a durci le ton sur la crise agricole
Thomas SAMSON - AFP

La tension monte d’un cran entre le gouvernement et le monde agricole. Alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit partout en France contre la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et l’accord de libre-échange UE-Mercosur, la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon, a durci le ton ce matin. « Le gouvernement ne tolérera plus de nouveaux blocages », a-t-elle affirmé sur RTL. Jeudi, selon le ministère de l’Intérieur, 110 actions mobilisant près de 5 000 agriculteurs étaient recensées sur le territoire.

Maud Brégeon : « Les Français doivent pouvoir rejoindre leur famille »

Face à des actions de blocage qui se multiplient sur les routes et aux abords des grandes villes, Maud Brégeon assure que le gouvernement « ne veut pas opposer les policiers, les gendarmes et les agriculteurs ». Mais la porte-parole explique que « les Français doivent pouvoir rejoindre leur famille pour ces moments de fête, c’est aussi notre responsabilité ».

Elle poursuit en assurant que l’État « fera tout ce qui est nécessaire » pour lever les blocages, tout en promettant une action « avec discernement », selon les consignes données par le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. Maud Brégeon a également insisté sur l’impact économique des mobilisations : « Les commerçants, qui travaillent beaucoup en cette période, doivent pouvoir faire fonctionner leurs entreprises. »

Lionel Candelon : « On va paralyser le pays entier »

Sur le terrain, ces déclarations passent mal. Invité de Sud Radio, Lionel Candelon, figure de la Coordination rurale et président de la Chambre d’Agriculture du Gers, a immédiatement rejeté la fermeté affichée par l’exécutif. « Moi, je ne tolère plus qu’on gaze des paysans et qu’on leur tape dessus gratuitement », a-t-il déclaré. Refusant toute baisse de mobilisation tant que les abattages ne seront pas suspendus, il prévient : « On va continuer. On va paralyser le pays entier. »

Jean-Philippe Tanguy : « C’est irresponsable »

Même son de cloche du côté de Jean-Philippe Tanguy qui s’en est pris, sur Sud Radio, à la porte-parole du gouvernement. « Je pense que Maud Brégeon ne connaît pas le monde agricole. Dire “ne pas tolérer de nouveaux blocages” est irresponsable. Ça remet de l’huile sur le feu » estime le députe du Rassemblement National.

Un dialogue sous haute tension

Afin de tenter d’apaiser la situation, le Premier ministre Sébastien Lecornu doit recevoir ce vendredi les syndicats agricoles à Matignon. La dermatose nodulaire et le Mercosur seront au cœur des discussions. Mais sur le terrain, la défiance reste profonde et les menaces de durcissement du mouvement persistent, malgré les appels au calme du gouvernement. À quelques jours des fêtes, le bras de fer entre le gouvernement et le monde agricole semble donc loin d’être terminé.

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