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Lionel Candelon (Coordination rurale) : "On va paralyser le pays entier"

INTERVIEW SUD RADIO - Invité sur Sud Radio, Lionel Candelon, figure de la Coordination rurale et président de la Chambre d’Agriculture du Gers, a annoncé le maintien et l’extension des blocages routiers après le refus du gouvernement de suspendre les abattages liés à la dermatose nodulaire.

Crise des agriculteurs / Dermatose / Sud-Ouest
Matthieu RONDEL - AFP

« J’étais matin sur la 64 pour un duplex avec la ministre qui n'a absolument pas répondu favorablement à notre demande initiale. C’est-à-dire la suspension des abattages pour la dermatose nodulaire bovine. Donc on va maintenir les blocages. Moi je retourne dans le Gers, on a paralysé quasiment tout le réseau routier principal et secondaire du département.

Et puis on va continuer. On va faire une mini trêve pour le marché des producteurs en centre-ville de Auch demain matin. Mais dès que le marché des producteurs est terminé, on va relivrer une centaine de bennes sur la ville de Auch s'il faut. Mais en tout cas on va continuer, on va paralyser le pays entier.

"Abattre 200 ou 300 bovines d'un coup : c’est hors de question"

J'invite tous les départements coordination rural à maintenir les blocages. De toute façon c'est ce qui est déjà prévu, parce qu'elle ne veut rien lâcher sur la dermatose. Et il est hors de question aujourd'hui, en pleine vaccination, maintenant qu'on a rassemblé tous nos troupeaux dans les fermes pour vacciner dans les plus brefs délais, qu'elles viennent nous annoncer qu'il y a un cas de dermatose dans le département, et qu'on doit abattre 200 ou 300 bovines d'un coup. C’est hors de question. »

"Je ne tolère plus qu'on gaze des paysans"

Mais Lionel Candelon, qu'est-ce que vous répondez à la porte-parole du gouvernement qui disait ce matin que nous ne tolérons plus de nouveaux blocages ?  Vous attendez des excuses du gouvernement ?

« Je lui réponds que moi je ne tolère plus qu'on gaze des paysans, et qu'on leur tape sur la gueule gratuitement comme ça s'est fait en Ariège il y a une semaine, et qu'on se permette de ne pas s’excuser. 

Je n'attends pas que des excuses, j'attends qu'ils suspendent les abattages. Ça n'a rien à voir. Les excuses, elles n'engagent que ceux qui y croient. Je ne croirais pas aux excuses d'Annie Genevard sur ce qui s'est passé en Ariège. J’y étais pendant 3 jours. J’ai fait partie des manifestants qui avaient les mains dans les poches et qui ont pris un millier de grenades sur la figure. On a pris des grenades assourdissantes, un déluge de feu en fait, c'est simple et net. 

"On ne demande pas l'impossible"

Moi quand j'apprends qu'il y a sept gendarmes qui sont menacés d'être radiés, qu'ils ont refusé au bout d'un moment de continuer ce qui se passait, c'est-à-dire le massacre d'agriculteurs sur une exploitation agricole, je dirais qu'il faut les féliciter et leur remettre une légion d'honneur.

Parce que c'est des vrais militaires qui ont désobéi à des ordres, parce que les ordres étaient illégaux. Et aujourd'hui j'invite le gouvernement à faire machine arrière toute sur l'abattage des bovins pour la dermatose, parce que sans ça, on va continuer. C'est la seule chose qu'on demande, on ne demande pas d'argent, on ne demande pas l'impossible, on demande juste à arrêter le massacre de nos bovins avec lesquels ça fait plus de 15 ans qu'on passe nos vies, que ce soit nos jeunes, nos parents, nos grands-parents. Aujourd’hui il faut arrêter de massacrer des générations entières. »

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