Dans quel état a-t-on mis l’école de la République ? Coup de gueule d’un recteur de l’Education nationale.
Les ressorts de l’Education nationale
"J’en avais assez d’entendre toujours des critiques destructives de l’école de la République. Il est vrai qu’il y a un certain nombre de maux, que tout ne va pas bien. Mais il y a aussi un très grand nombre de ressorts. Le premier d’entre eux, c’est ce million de fonctionnaires dont 95% sont des intellectuels. Nous avons beaucoup de compétences, et cela reste un facteur d’espoir. J’avais envie d’écrire un livre pour, défendre cette école, et voir dans quelles conditions on pouvait renouer avec le pacte séculaire entre l’école et la nation" explique Christophe Kerrero au micro de Sud Radio.
"L’école n’est jamais que le miroir de la société. Et quand la société va mal, c’est normal que l’école aille mal également. Je ne suis pas seul à poser le diagnostic. L’OCDE le fait mieux que personne. Mon hypothèse, c’est que nous vivons la fin des modèles. C’est le cas pour la santé, les transports. On peut parler de l’école également. Mais depuis 40 ans, on ne fait qu’y répondre en posant des rustines sur les maux, des pansements sur les rustines, et maintenant cela craque de partout" ajoute-t-il.
Reposer les bases du modèle de l’école
"Ce qu’il faut, c’est accepter que nous sommes dans un moment historique, où il faut reposer les bases du modèles. Car ce qui est vrai, c’est que les inégalités sociales sont absolument partout. […] C’est contraire à l’idée même de République, qui par définition est le brassage de tout le monde, en retenant chacun par son mérite, et en se disant que chacun a un mérite, un talent, qu’on doit le déceler et que c’est ça le dessein de l’école" lance encore Christophe Kerrero au micro de Sud Radio.
"On peut se demander légitimement à quoi sert le baccalauréat et de manière plus générale cette course au diplôme qui ne satisfait personne. Nous avons essayé de redonner du poids au bac avec Jean-Michel Blanquer. Aujourd’hui, un élève de terminale sait où il va aller avant de passer le bac, qui n’est qu’une formalité. A quoi bon continuer de le passer ?" conclut le recteur. Un sujet parmi tant d’autres dans le chantier de l’Education nationale.
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