Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le face-à-face. » « La France dans tous ses états, Christophe Querreiro, dans quel état ont-ils mis l'école de la République ? Vous écrivez cet ouvrage intitulé « L'école n'a pas dit son dernier mot », un coup de gueule d'un recteur qui refuse de baisser les bras.
- C'est un document, j'allais dire, non seulement pédagogique, mais qui dresse un tableau précis, non seulement de l'actualité, mais j'allais dire de toutes les arcanes qui expliquent les fonctionnements et les dysfonctionnements de l'éducation nationale, de l'école de la République.
- Vous êtes passé par tous les stades, vous avez eu toutes les expériences, depuis le proviseur jusqu'au recteur, en passant par les cabinets ministériels, Luc Châtel, vous avez été directeur de cabinet de Jean-Michel Blanquer.
- Donc il n'y a pas observateur plus compétent que vous, ou plus indiqué, je ne suppose que vous n'êtes pas le seul non plus, mais vous avez décrypté formidablement ce qui a fait que, peut-être la plus glorieuse et prestigieuse institution de la République était l'école.
- En tout cas, celle à laquelle, et ça c'est incontestable, la France a dû sa grandeur, sa gloire, sa puissance, est aujourd'hui, comme d'autres trésors, comme la santé, comme les transports, aujourd'hui malade.
- Sauf que quand l'école est malade, c'est l'avenir du pays qui est en cause.
- Alors, on a tendance à dire, que l'école va très mal, les rapports, les études, PISA, nous signalent chaque année qu'on est en dégringolade, et pourtant, vous osez dire, l'école n'a pas dit son dernier mot.
- Je voudrais bien savoir où est-ce que vous avez trouvé une source d'espoir, on va le décrypter ensuite parce qu'il y en a, vous le savez, mais là je vous provoque de près, où est-ce que vous avez trouvé une source d'espoir pour dire que l'école n'a pas dit son dernier mot.
- Bonjour Péricoul et grâce, et merci beaucoup de votre invitation, j'y suis très sensible.
- Vous savez, quand on occupe des fonctions, comme celle de recteur, on est très occupé, et puis du jour au lendemain, puisque j'ai choisi de démissionner, on l'est beaucoup moins, ça a le mérite de prendre un peu de recul.
- Et en fait, j'en avais assez d'entendre toujours des critiques destructives de l'école de la République.
- Il est vrai qu'il y a un certain nombre de mots, on y reviendra sans doute, que tout ne va pas bien, c'est le moins qu'on puisse dire, mais il y a aussi un très grand nombre de ressorts.
- Le premier d'entre eux, c'est quand même le million, un peu plus d'un million de fonctionnaires, dont 95% sont masterisés, sont des intellectuels, des professions intellectuelles.
- Les fameux mammouths.
- Je ne sais pas si c'est un mammouth, mais c'est tout de même, pour avoir échangé avec un certain nombre de grands présidents d'entreprises, mais comment vous faites votre compte, avec autant de gens diplômés, pour avoir des résultats que vous avez ? Bon, je pense que c'est vrai, nous avons beaucoup de compétences, ça c'est un facteur d'espoir, il reste une grande puissance financière aussi, il y a encore beaucoup de marge, et donc j'avais envie, non pas d'écrire un livre contre, mais un livre pour, défendre l'école de la République, et voir à quelles conditions on pouvait renouer avec le pacte séculaire entre l'école et la nation.
- Vous faites quand même l'inventaire des défauts et des failles, d'ailleurs vous les signalez, vous les décryptez.
- Vous dites, notre pays est en crise profonde, crise sociale, crise identitaire, crise institutionnelle, son école n'en est pas protégée, parce qu'elle joue plus que n'importe quel autre pays le rôle de creuset et de ciment de la République, les fractures de la nation sont les siennes, multiples et profondes.
- L'école n'est jamais que le miroir de la société, et donc, quand la société va mal, c'est normal, d'une certaine façon, que l'école aille mal également.
- Oui, enfin, je crois que je ne suis pas le seul à poser le diagnostic sur la question scolaire, le CDE le fait mieux que personne, avec la documentation qui est la sienne, et puis, on parle de polycrise.
- Mon hypothèse, si vous...
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