Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le face-à-face. » « Il est 13h04, vous êtes sur Sud Radio avec Peri Colligas et je reçois une personnalité qui n'est pas encore connue nationalement mais qui mérite de l'être parce qu'il a tout simplement traversé la France à pied, la France de la fracture, la France de la souffrance.
- Il a intitulé son livre « Le peuple de la frontière », c'était en 2016, c'était il y a un peu plus de 8 ans.
- Je reçois Gérald Dandrieu qui était journaliste à Marianne, il a été remercié par la direction de Marianne de l'époque et il a décidé d'aller voir sur place la réalité du terrain, d'aller rencontrer le peuple français.
- Il y a des grandes phrases mais c'est exactement ce qui s'est passé.
- Alors on sait que Jean Lassalle avait fait la même chose, pour des raisons un peu similaires, il y en a avec une conclusion très intéressante.
- Le professeur Axel Kahn l'avait fait aussi, en traverse, voilà.
- Il n'y a rien de tel quand on est un journaliste, un politicien, un intellectuel, un universitaire.
- Les théories c'est formidable, on en a besoin, la prose est absolument essentielle.
- Mais d'aller vérifier sur place, c'est encore mieux.
- Et d'aller rencontrer les gens, les femmes et les hommes qui sont les acteurs d'une situation et qui définissent le pays, c'est encore plus formidable.
- Gérald Dandrieu, merci d'être là.
- Vous rééditez donc en format de poche.
- Le Peuple de la Frontière qui a été édité aux éditions du CERF par l'excellent Jean-François Colosimo.
- Là on est en version poche.
- Et le bonheur c'est que je relis, comme vous l'avez fait vous-même, vous vous êtes relu pour faire la préface, votre document.
- Alors je vous pose la question, lorsque vous avez écrit ce livre en 2017, vu la confirmation de beaucoup de théories et surtout la confirmation de beaucoup de craintes que vous émettez, vous aviez du mar de café ou une boule de cristal pour avoir pu être aussi précis ? Dans ce qui se passe aujourd'hui par rapport à ce que vous pressentiez ? Alors moi je me garde toujours de me présenter comme une Madame Soleil, une Madame Irma de la chose politique, économique et sociale.
- Il se trouve que mon éditeur a eu le culot et la bonne idée de mettre en quatrième de couverture une phrase disant « Peu ou prou, vous verrez que ce peuple qu'a rencontré Gérald Dandrieu se fera entendre pendant le premier quinquennat d'Emmanuel Macron ».
- Et en réalité, évidemment, il s'est fait bien entendre un an pile-pile.
- Il s'est fait bien entendre un an pile-pile après la sortie du livre, au moment du fameux mouvement des Gilets jaunes.
- Mais moi je n'imaginais pas que ça prendrait cette ampleur et d'ailleurs qu'il y aurait une explosion sociale comme celle-là.
- Il y a prémonition quand même de votre part.
- Quand vous écrivez en 2017, vous faites des conclusions dont on se doute qu'elles vont aboutir à un moment donné à un phénomène.
- Alors en fait, ce que vous avez présenté, c'est l'outil de la marche et aussi le fait que j'ai choisi un trajet très particulier.
- J'ai choisi de m'éloigner de Paris et de suivre la frontière terrestre.
- Depuis Dunkerque jusqu'à Menton.
- La frontière est.
- Menton.
- Donc suivre la frontière à la fois belge, luxembourgeoise, allemande, suisse et italienne.
- Pourquoi cet outil de la marche et le fait de marcher le long de la frontière m'a aidé à voir des choses ? C'est que j'ai fui Paris et la plupart des journalistes politiques en fait restent avec les responsables politiques, suivent les états-majors pendant une campagne et ne sont jamais finalement auprès de ceux qui doivent décider si oui ou non une personne mérite ou non d'être élue.
- Et à l'endroit où j'étais pendant ces cinq mois de marche, loin de Paris, le long de la frontière, j'ai compris qu'il y avait, comment dire, une sorte de malentendu entre ce président qui allait être élu, Emmanuel Macron, que les médias adoraient, que l'intelligentsia adoraient, que les autres responsables politiques voyaient comme une sorte de renouveau de la politique, mais...
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