Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états. » Il est 13h03, vous êtes sur Sud Radio avec Perico Légas et je reçois Sonia Zadig, auteure « Les enfants perdus de la République » aux éditions Fayard.
- Ils ont décidé de sortir de l'islam au péril de leur vie.
- Sonia Zadig, vous avez réalisé un travail sociologique, voire philosophique et politique sur une réalité que l'on ignore totalement, qui est l'apostasie.
- Moi, je ne connaissais qu'un cas d'apostasie, c'est Julia l'apostale, empereur romain, neveu de Constantin, qui, alors que le christianisme a été reconnu comme religion officielle, il revient, j'allais dire, à la théologie romaine latine et réprime les chrétiens, puis finalement le christianisme l'emporte.
- Et là, on est sur une apostasie qui touche des musulmans, des musulmans et des musulmans, y compris certains chrétiens qui se convertissent à l'islam et qui en repartent, et qui traversent une véritable épreuve à différents stades.
- Bon, vous évoquez 243 témoignages, vous en gardez une trentaine à peu près, et vous donnez la parole à des femmes et à des hommes qui se sentent rejetés et ne trouvent aucune écoute dans leur univers confessionnel.
- Ça veut dire que lorsqu'on est en situation d'apostasie dans le cadre de l'islam, c'est un rejet, c'est une rupture totale ? Absolument. Alors, c'est ce qui m'a intéressée dès l'abord, pendant parler d'apostasie ou de cercle d'apostas, d'une manière tout à fait hasardeuse, et je m'étais dit, mais c'est pas possible, ça, ça m'intéresse énormément, parce que connaissant de l'intérieur la culture, ou la religion-culture, si vous voulez, qu'est l'islam, je m'étais dit que c'était impossible, finalement, et donc je m'étais penchée cliniquement et psychologiquement sur cette apostasie, en pensant que de tout temps, vous l'aviez dit tout à l'heure, de tout temps a existé l'apostasie, mais celle-là, elle est un peu plus complexe, il me semble, parce qu'on ne sort pas d'un dogme religieux, mais on sort d'une identité, on sort d'une culture, c'est considéré plutôt, non pas comme claquer la porte d'une foi, mais plutôt quitter une famille, quitter une humain, une communauté, et c'est passible de mort, en effet.
- Vous voulez dire que dans d'autres religions, aucune religion ne se satisfait du départ d'un, d'un fidèle, d'un frère, que ce soit dans la religion juive ou dans la religion chrétienne, c'est un départ douloureux, mais on le laisse libre de son choix, tout en disant qu'il se trompe, vous voulez dire que dans l'islam, c'est un reniement, c'est-à-dire que l'apostas est un renégat, quelque part, qui est rond ? C'est pas quelque part, c'est un...
- En tout cas, c'est un reniement, c'est considéré comme un reniement.
- Non, c'est un statut juridique, l'apostasie, c'est un statut juridique.
- Oui, mais c'est vécu comme une trahison par ceux qui restent dans le monde.
- Quand je dis statut juridique, ça veut dire que c'est passible de mort, vous n'avez pas le droit d'écouter.
- En fait, c'est une trahison, c'est comme un militaire qui trahirait, qui déserte, une désertion, j'allais dire, une désertion.
- Une désertion, passible de la peine capitale, parce que vous n'avez pas le droit, une fois que vous êtes là-dedans, vous ne pouvez pas sortir.
- C'est stipulé par le Coran ? C'est stipulé.
- Sur une sourate qui...
- C'est pas par le Coran, c'est par les hadiths, et donc c'est la chargée.
- C'est la loi, c'est dans la loi.
- Donc, tout apostas sait qu'il met...
- Sa vie en péril.
- Absolument.
- Ça s'est traduit par des, j'allais dire, des réalités, des sanctions réelles.
- Il y a eu des morts.
- Alors, peut-être pas des morts.
- Alors, je parle dans les pays musulmans.
- Dans les pays musulmans, il y a eu beaucoup de morts, il y a eu des pendaisons où ils courent.
- En revanche, ce qui est intéressant ici, et ce pourquoi j'ai intitulé ce livre « Les enfants perdus de la République », c'est que ça se passe sous le ciel de la République, et pas en Arabie Saoudite ou ailleurs, où l'islam, où la charia et la loi...
- Du pays, nous, nous habitons la République, nous sommes protégés par une constitution, et il se trouve que dans la loi de la République, il...
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