Selon Dimitri Casali, nous avons complètement oublié notre histoire, nous ne l'apprécions plus, et les commentaires autour du récent vol au Louvre des bijoux de l'impératrice Eugénie le montrent bien.
Dimitri Casali : "Avec ce vol, c'est la longue ligne de l'histoire de France qui a été fracassée et dérobée"
Périco Légasse : Un journaliste de France Télévisions a relativisé l'importance des bijoux volés au Louvre et a pu dire : "Qui va aujourd'hui au Louvre pour voir les bijoux de l'impératrice Eugénie ?", et le rédacteur en chef du Monde a dit que ces bijoux étaient complètement désuets…
Dimitri Casali : C'est sidérant. Il faut vraiment qu'ils apprennent leur histoire. Ces bijoux étaient remarquables non seulement parce qu'ils appartenaient à l'impératrice Eugénie. Mais aussi parce que deux diamants venaient en droite ligne de Marie-Antoinette. Et Marie-Antoinette les tenait elle-même de Louis XIV, et Louis XIV de Mazarin. Donc, c'est la longue ligne de l'histoire de France qui a été fracassée et dérobée.
Périco Légasse : Peut-on considérer qu'on apprend à nos enfants à désaimer la France ?
Dimitri Casali : Depuis 20 ans, nos programmes scolaires sont catastrophiques. Et ça a encore empiré dernièrement. La gauche bien-pensante a complètement récupéré l'éducation nationale, a délégitimé le mot "nation". Des mots comme "patrie" et "sentiment national" sont interdits dans les manuels d'histoire. C'est des réquisitoires. Selon ces manuels, les Français ont tous été des esclavagistes au 18e siècle, tous des colonialistes et génocidaires au 19e et tous des collabos au 20e. Comment voulez-vous que les enfants, après douze années de cursus scolaire, aiment leur pays ?
"Du CE1 à la première, chaque année, nos enfants ont droit à la traite esclavagiste"
Périco Légasse : À quel moment peut-on situer la bascule avec la quelle les programmes scolaires ont été réorientés pour revisiter l'histoire ?
Dimitri Casali : Il y a trois dates. Il y a 1989 avec Jospin, qui a été une catastrophe en tant que ministre de l'Éducation nationale. Mais il y a surtout 2001. Le même Jospin est Premier ministre de cohabitation. Et là, il y a un choc terrible dans les programmes avec la fameuse loi mémorielle Taubira. Son article premier stipule que la traite atlantique a été un crime contre l'humanité fomenté uniquement par les Occidentaux. Elle a complètement oublié de parler de la traite orientale, et en plus de la traite intra-africaine, la troisième, qui a été la plus importante. Et l'article 2 de cette loi impose aux établissements scolaires d'enseigner la traite esclavagiste à tous les degrés. Du CE1 à la première, chaque année, nos enfants ont droit à la traite esclavagiste.
En puis il y a eu la réforme Darcos de 2007, qui impose les empires africains dans les programmes scolaires au détriment de Louis XIV, François Ier et les grands héros de notre histoire. Et puis la réforme Vallaud-Belkacem, qui institue la criminalisation de notre histoire.
Périco Légasse : On peut dire que le cours d'histoire scolaire est devenu un traité de repentance…
Dimitri Casali : Tout à fait. Il faut revenir à un véritable récit national fédérateur qui reconcilie tous les Français, mais qui soit aussi équilibré. L'histoire de France ets la plus belle qui soit au monde, et il n'y a pas de raisons d'en avoir honte.
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