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Le sans-alcool s’invite à la soirée du Réveillon

À quelques heures du Nouvel An, Laurent Drège, patron d’une brasserie sans alcool, évoque cette tendance à contre-courant mais en pleine expansion.

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Les campagnes de prévention désormais validées par les lobbies de l'alcool ? (AFP)

Et si le Nouvel An se fêtait sans alcool ? En France, qui dit fêtes de fin d’année dit très souvent consommation d’alcool. En raison du poids de la tradition et de certaines boissons emblématiques de notre culture — vin, champagne ou spiritueux — il est rare d’imaginer un 31 décembre sans boire une goutte d’alcool.

Pourtant, depuis quelques années, le marché des boissons sans alcool gagne du terrain. Au micro de Sud Radio, dans l’émission La Force de l’engagement, Laurent Drège, entrepreneur engagé, est venu présenter son projet : bousculer un modèle culturel profondément ancré en France en créant… une brasserie sans alcool.

"Faire vaciller le diktat de l’alcool"

Pour avoir travaillé durant sept ans dans un grand groupe incarnant la culture des spiritueux, Laurent Drège connaît parfaitement le marché de l’alcool et ne se positionne pas comme un ennemi du secteur. « Il y a plein d’artisans qui font des choses assez géniales, des produits fantastiques avec du savoir-faire », explique-t-il. Cependant, à travers la création de sa brasserie, l’objectif est avant tout de «faire vaciller le diktat de l’alcool » en rendant le non-alcoolisé plus normal dans les moments festifs.

Élever les boissons sans alcool au rang de la gastronomie !

L’idée de cette entreprise est aussi de sortir des clichés qui pèsent sur les personnes ne consommant pas d’alcool, souvent confrontées à des remarques négatives. En effet, pour beaucoup, boire de l’alcool reste synonyme de normalité, voire d’obligation pour faire la fête. « C’est exactement pour changer ces mentalités qu’on a créé notre entreprise », ajoute-t-il.

Mais pour prouver que les bières ou vins à 0 % peuvent rivaliser avec leurs concurrents alcoolisés, l’entrepreneur mise sur une exigence de qualité au moins équivalente à celle des maisons traditionnelles. Une ambition rendue nécessaire par la spécificité française : « En France, on est un pays hédoniste, un pays de gastronomes, un pays de plaisir. Aujourd’hui, on se dit que si on boit du sans alcool, ça va forcément être moins bon. Élever les boissons sans alcool au rang de la gastronomie, c’est un vrai enjeu. On ne changera pas les mentalités avec des boissons de basse qualité », souligne-t-il. D’autant plus que l’offre s’est largement diversifiée ces dernières années : vins, bières, spiritueux sans alcool, kombucha, kéfir…

Un marché possible chez les 18-24 ans

Un marché en pleine expansion, notamment porté par la jeunesse. Chez les 18-24 ans, la consommation de boissons alcoolisées diminue drastiquement. Un phénomène particulièrement visible chez la génération Z. « Ils sont nés avec les réseaux sociaux, et ça a un vrai impact », explique Laurent Drège. « Pour un jeune, se retrouver exposé sur les réseaux après avoir trop bu et fait n’importe quoi, c’est quelque chose qui est vraiment pris en compte par cette génération. Ils font donc beaucoup plus attention. »

Autre tendance marquante : les 18-24 ans sont aussi ceux qui prennent le Dry January - le mois sans alcool - le plus au sérieux. Pour autant, le marché du sans alcool n’est pas encore totalement démocratisé en France. La comparaison avec l’Espagne est éloquente : là-bas, la bière sans alcool représente près de 20 % du marché de la bière, contre seulement 5 % en France. Un retard qui laisse entrevoir un fort potentiel de croissance dans les années à venir.

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