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Et si la buvette de l'Assemblée nationale était un lieu insoupçonné de pouvoir ?

Par Thomas Rannou

Le député NFP Emmanuel Duplessy propose, dans un rapport parlementaire, d'arrêter la vente de boissons alcoolisées à la buvette de l’Assemblée nationale. Pourtant, au cœur du Palais Bourbon, ce lieu discret pourrait servir, plus qu'on ne le pense, à façonner les rapports entre élus.

Entre échanges informels, négociations feutrées et rapprochements inattendus, la buvette de l'Assemblée a parfois pesé plus que l’hémicycle lui-même. Ce bar n'est pas seulement un lieu de détente, c'est un théâtre discret du pouvoir.

Ce mercredi 5 novembre, l'ancien député macroniste Patrick Vignal s'est exprimé sur Sud Radio, au micro de Valérie Expert, sur les coulisses de cette arène politique où un simple verre pouvait infléchir une décision.

"Il y a très peu de députés qui se mettent la tête à l'envers, il faut arrêter avec ça", a-t-il notamment déclaré, alors que certaines rumeurs laissent parfois entendre que la buvette serait un lieu de consommation excessive.

"J'ai remporté mes lois à la buvette"

Si l'ancien député promet qu'il n'a eu que peu de fois l'occasion d'observer des excès d'alcoolémie, il affirme toutefois que cette buvette lui a permis de faire adopter plusieurs lois grâce à des échanges informels "en tête-à-tête".

"Après la pression dans l'hémicycle, ce lieu permet un rapport humain", a-t-il ajouté. "On avait un endroit sympa où après 4 heures dans un hémicycle où vous êtes dans une position théâtrale, vous avez l'occasion d'avoir de l'humanité".

Un lieu de détente bientôt supprimé ?

Emmanuel Duplessy, député NFP-Génération·s du Loiret, a présenté le 31 octobre dernier un projet visant à interdire la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale. Dans son rapport, l’élu rappelle d'ailleurs que les seules ventes de boissons alcoolisées ont généré, en 2024, un peu moins de 100 000 euros de recettes.

Le député propose également que les boissons alcoolisées ne puissent plus être remboursées dans les frais de repas des élus, alors qu’elles sont aujourd’hui incluses dans l’Avance mensuelle de frais de mandat (AFM). Cette enveloppe permet aux parlementaires de se faire rembourser diverses dépenses liées à l’exercice de leur fonction : transport, hébergement, restauration etc, pour eux-mêmes ainsi que pour leurs collaborateurs. Son montant s’élève à 6 353 euros... mensuels, pour la majorité des députés.

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