À bientôt un mois du Grand Prix d’Amérique, Grosbois s’active déjà dans l’ombre. Ce plus grand centre d’entraînement de trotteurs d’Europe situé dans le Val de Marne en région parisienne, voit chevaux, entraîneurs et drivers peaufiner chaque détail avant LE grand rendez-vous du 25 janvier à Vincennes, que tous considèrent comme la "Coupe du monde du trot".
Grosbois, un site hautement stratégique
Situé à une vingtaine de minutes de Vincennes, Grosbois offre un confort logistique précieux en période de courses intenses. « Être à côté de Vincennes, c’est un confort énorme. On gagne du temps et de l’énergie », explique l’entraîneur et driver Mathieu Mottier, installé à Grosbois durant le meeting. « C’est un site incroyable, il y a plein de pistes de très bonne qualité », ajoute-t-il, soulignant la possibilité d’adapter l’entraînement à chaque cheval.
Avec ses quatre pistes, un anneau de vitesse et de vastes espaces de travail, ce site d'excellence permet de varier les entraînements et d’adapter le travail à chaque cheval.
75 entraîneurs pour 1 500 chevaux
En période hivernale, près de 1 500 chevaux et 75 entraîneurs s’entraînent chaque jour à Grosbois. Une densité rendue possible par l’ampleur du site et une organisation millimétrée. Les entraîneurs se relaient sur les pistes, alternant travail intensif, sorties plus calmes et récupération.
Parmi eux, Matthieu Abrivard, entraîneur et driver, décrit une journée type : « Réveil à 6h30. Le matin, on nourrit les chevaux, on nettoie les boxes, puis il y a un roulement entre ceux qui travaillent et ceux qui se promènent. Toute la matinée est consacrée aux chevaux. » À la mi-journée, direction Vincennes. « On est à vingt kilomètres d’ici. Là-bas, les courses s’enchaînent jusqu’en fin d’après-midi. L’hiver, ce sont des journées non-stop. »
Des chevaux chouchoutés comme de vrais athlètes de haut niveau
À Grosbois, la performance et le souci du détail ne se jouent pas uniquement sur les pistes. Le site dispose d’une clinique intégrée, avec salle de radiologie, salle de chirurgie et d’anesthésie, ainsi que des tapis roulants, permettant un suivi précis des chevaux qui sont traités et considérés comme de véritables athlètes de haut niveau.
Selon Mathieu Mottier, la préparation repose sur un équilibre entre travail, soins et récupération. Keep Going, qu’il entraîne et drive et qui est qualifié pour le Prix d’Amérique, suit à Grosbois un programme millimétré : tapis roulant, paddock, jog ou repos selon les jours, avec des séances plus intensives tous les deux ou trois jours.
« C'est notre Coupe du monde ! »
Pour les professionnels, le Prix d’Amérique reste un objectif à part. « C’est notre Coupe du monde », résume Matthieu Abrivard. « Toutes les personnes qui font ce métier rêvent d’être au départ. Il n’y en a qu’une par an. » La pression est palpable dès les aires de départ. « C’est une des seules courses où on entend les mouches voler. Tout le monde est tendu, concentré. »
Dotée d’un million d’euros d’allocations, dont 500 000 euros pour le vainqueur, la course réunit dix-huit partants. Pour Mathieu Mottier, Keep Going ne part pas favori, mais il possède de sérieux atouts :« C’est un cheval hyper maniable, avec beaucoup de vitesse. Il peut s’adapter à plusieurs tactiques et viser une place à l’arrivée. »
C’est ici, à Grosbois loin du public et des tribunes de Vincennes, que tout se joue déjà. Le compte à rebours est lancé jusqu’au 25 janvier.