Dans la nuit de dimanche à lundi, 140 000 euros ont été dérobés dans un coffre-fort de la caserne de pompiers de Hyères dans le Var. Cet argent provenait de dons issus de la collecte annuelle des calendriers. Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France était l'invité de Maxime Lledo dans le Grand Matin.
"L'infraction n'est pas anodine"
Eric Brocardi :"Pour l'instant, on sait que c'est un coffre-fort qui a été ouvert avec lequel à l'intérieur il y avait justement toute une partie de la récolte des calendriers dû à cette distribution de fin d'année. Une distribution classique et traditionnelle qui est effectuée par les sapeurs-pompiers. Et tous ces dons ont été récoltés dans le but justement d'essayer de pouvoir permettre d'accompagner les orphelins de sapeurs-pompiers, d'améliorer le cadre de travail et de vie des sapeurs-pompiers"
"Tout est inquiétant, à partir du moment où il y a une infraction, quelle qu'il soit, quelle que soit la somme qui est derrière, quelles que soient les intentions. Là, ce n'est pas anodin, une caserne de pompiers avec ce contexte, la somme. On a encore vu d'ailleurs des casses de manière beaucoup plus symbolique qui ont été effectuées dans des musées internationaux comme dans des banques encore récemment en Allemagne. Vous voyez qu'aujourd'hui, tout est prétexte à pouvoir être analysé, à pouvoir être justement identifié, là où éventuellement des cagnottes ou des gains peuvent être récupérés par des malfaiteurs"
"Les personnes qui commettent ces actes ignobles n’ont pas l’intelligence de comprendre à quoi sont réellement dus ces dons"
"Aujourd'hui, il faut encore redoubler de vigilance. On n'est pas à l'abri, que ce soit des casernes, que ce soit d'autres associations caritatives, d'être malheureusement cambriolées. Parfois, malheureusement, ce sont les oeuvres caritatives comme les Restos du Coeur qui ont parfois été aussi cambriolées. Donc ça arrive malheureusement et trop facilement pour monsieur et madame tout-le-tonde. Ce qui vient toucher de plein cœur, c'est aussi l'aspect caritatif et ce à quoi sert ces dons. Et donc forcément, les gens qui effectuent ces actes ignobles n'ont pas l'idée ou l'intelligence de comprendre à quoi sont dus effectivement ces dons"
"Je crois qu'aujourd'hui, que ce soit la force bleue, blanche ou rouge, que ce soit la police, la gendarmerie, que ce soit les forces hospitalières, malheureusement aujourd'hui encore les sapeurs-pompiers, les agressions aujourd'hui sont devenues trop facilement récurrentes dans certaines zones. Aujourd'hui, malheureusement, tous les services publics sont l'éponge des maux de la société. Il faut simplement, à un moment donné, que tous les bénéficiaires des services publics, pour leur propre sécurité, pour leur soin doivent être personnellement protégés"
La vente des calendriers est devenue une activité presque à risque ?
"Ce n'est pas une vente, c'est une distribution. Ce sont des dons qui sont effectués au porte-à-porte par les sapeurs-pompiers qui les récoltent en contrepartie du don du calendrier. Ça peut aller de 50 centimes à rien du tout parfois pour les personnes les plus démunies, parce que ce sont des personnes isolées qui n'ont pas forcément accès à des facilités en termes de soins. Donc forcément, à un moment donné, on a aussi de la compassion, de la solidarité"
"Et ce que l'on constate aussi, c'est effectivement qu'aujourd'hui, les mots de la société font qu'on se retourne vers toutes les situations pour pouvoir prétendre à essayer d'obtenir de l'argent, de la rançon ou tout simplement se faire entendre. C'est du discernement que les gens doivent avoir pour continuer à protéger tous les services publics. Ce n'est pas uniquement les sapeurs-pompiers, c'est aussi tous ces liens qui, au quotidien, permettent d'avoir des services, permettent d'avoir des réponses dans une société qui se numérise de plus en plus et qui délite le lien humain"
"Et donc forcément, derrière, ce sont des agressions, ce sont des incompréhensions qui sont obtérées. Les réseaux sociaux ne favorisent pas non plus aussi ce constat-là. On le voit encore dernièrement dans le cadre de la police où, effectivement, malheureusement, on a toujours un bout de l'histoire qui permet derrière de blatérer tant d'agressivité au travers des mots et des paroles".
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