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SNCF : Grève des cheminots, c'est reparti pour un tour ?

Les cheminots sont appelés à un vote symbolique sur la loi, la grève d’hier a marqué un sursaut du mouvement. Est-ce reparti pour un tour ?

SNCF : Grève des cheminots

Disons que le gouvernement a lui-même remis une pièce dans le juke box. Le document, sorti dimanche par le Parisien, a jeté un nouveau bidon d’huile sur le feu. CE document est le compte rendu d’une réunion tenue le 4 mai entre la direction de la SNCF et le cabinet de la ministre des Transports. Au cœur du débat, il y a la future société anonyme que deviendra la SNCF. Une société dont les titres seront détenus à 100% par l’Etat et seront non cessibles. Les esprits chagrins faisaient remarquer que ce qui est non cessible peut le devenir, et que ce nouveau statut n’avait d’autre objet que de rendre possible la transformation d’un service public en entreprise à but purement lucratif soumise aux impératifs de rentabilité imposée par la gestion privée. Fantasme, répondaient en chœur ceux qui estiment que la réforme est incontournable. Mieux, elle est rendue obligatoire par l’échec de l’Etat à gérer correctement. Le privé fait mieux. Mais tout de même, croire qu’ils veulent privatiser, c’est du complotisme.

Voilà où on en était. Or, d’après le Parisien, cette réunion aurait vu la direction de la SNCF demander au gouvernement de protéger la holding, mais de rendre cessibles les titres des filiales. En clair, d’ouvrir la possibilité de faire rentrer le privé au capital de SNCF Mobilité ou de SNCF Réseaux. Mieux, la direction demanderait un amendement permettant de filialiser l’activité des TER. On comprend que les syndicats aient eu un léger hoquet. Alors, le gouvernement a immédiatement lancé les contre-feux, et l’argument qui tombe, c’est : voyons, ce n’est qu’une réunion de travail. D’accord, mais c’est donc bien une option envisagée et pas seulement un fantasme d’excités gauchistes. Et c’est demandé par la SNCF très loin de toute négociation avec les syndicats. On nous répondra que ce qui est demandé est un amendement qui doit être discuté à l’Assemblée ou au Sénat. Mais ressurgit la question démocratique : quand un parti détient 350 députés, avec 14,5% des inscrits, faire passer un amendement est plus facile.

Mais le gouvernement a promis d’inscrire l’incessibilité dans la loi et la ministre a précisé que ce qui était prévu au départ était plus fort encore : parler d’une société "intégralement détenue par l’Etat". On joue sur les mots. La preuve est faite que des les intentions véritables ne sont pas assumées. Cela dit, elles sont limpides puisqu’elles s’inscrivent dans une idéologie générale qui elle, est affichée.

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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