Tout d’abord, on se félicite de ce grand débat même si on reconnaît aujourd’hui, que face aux maires, on est passé un peu à côté de l’objectif premier qui était de faire remonter les souhaits exprimés dans les cahiers de doléance. En fait, les maires ont plutôt eu tendance à exposer leurs propres difficultés. Alors, pour corriger tout ça, le président a par exemple dialogué avec des jeunes en Bourgogne, la semaine dernière, afin d’être réellement au contact. D’ailleurs au palais, on estime que cette crise des gilets jaunes, ça oblige, le président à reprendre le fil de l’élection et c’est vrai que ce grand débat a tout d’abord des airs de campagne pour le président et qu’ensuite ça lui permet de renouer avec cette idée du changement qu’il a incarné en 2017 et que les gilets jaunes continuent d’appeler de leurs vœux.
Quant aux cahiers de doléance, il en ressort trois sujets essentiel, un mois après leur lancement. Le pouvoir d’achat, l’exaspération liée au train de vie des élus (leurs indemnités, leurs enveloppes, leurs chauffeurs et leurs voitures),… Tout y passe. Et puis, troisième sujet, les questions d’immigration et d’identité qui inquiètent les Français. Troisième sujet, tiens… Il y a encore quelques semaines, on nous disait que ça n’apparaissait pas ou très peu dans les cahiers de doléances...
Mais alors comment l’Élysée imagine la réponse à apporter au mouvement des gilets jaunes ? Eh bien là, c’est le grand flou. On sent bien que l’Elysée n’a toujours pas les réponses à cette crise. Sur le pouvoir d’achat par exemple. La doctrine du président Macron, c’est : il faut que le travail paye. Mais ensuite on rappelle que si les impôts sont aussi élevés en France, c’est parce que nous sommes un pays qui redistribue beaucoup. Si, il y avait moins de matelas social, il y aurait sans doute des mécontents qui auraient des raisons d’enfiler à leur tour un gilet jaune. À la présidence, on estime qu’il faut plus associer des Français à la fabrication des lois en les faisant entrer dans la cuisine… En leur montrant que tout n’est pas si simple. Une fois qu’on a dit ça, il faut encore trouver le moyen d’y parvenir.
Quant à un éventuel référendum, on nous avait parlé de la date du 26 Mai, jour des élections Européennes, mais finalement, il est urgent d’attendre, dit-on au palais présidentiel, car selon la question, ça engage le président… Bref, ça peut être dangereux, ça peut se transformer en camouflet, surtout quand on sait que les Français ont quelque soit le sujet tendance à répondre : Non.