C’est aujourd’hui que s’ouvre le 19e congrès du Parti Communiste chinois et Xi Jinping, secrétaire général du parti, président de la République populaire et chef des armées, sera bien sûr prolongé de cinq ans. Mais ce qui est essentiel, c’est d’analyser comment il est en train de reprendre en main tout le pays et notamment d’imposer son pouvoir à de grandes entreprises qui avaient pris un peu trop de libertés. Plus de 1000 milliards de dollars avaient quitté le pays ces dernières années ! Des investissements extérieurs de grands patrons désireux de se constituer un petit pactole hors de Chine... Il vient donc de mettre fin à cette fuite de capitaux et de limiter les investissements en Europe. Il multiplie les participations de l’État dans les entreprises privées en même temps qu’il incite les groupes privés à investir dans les entreprises publiques.
Surtout, Xi Jinping poursuit et développe un projet qui n’est d’ailleurs pas né avec lui : la Route de la Soie du 21e siècle ! Une route à la fois terrestre et maritime pour relier la Chine et l’Europe. 1000 milliards d’investissements, rendez-vous compte ! Sauf qu’à l’inverse de l’ancienne Route de la Soie, c’est au profit de la Chine que celle-ci marcherait...
Cela signifie que la Chine a un dirigeant qui voit à 20 ou 30 ans, et son but affiché est évidemment de faire de son pays la première puissance mondiale. Pour résumer, Xi Jinping est à la fois libéral, communiste et nationaliste. Pour poursuivre son objectif, il profite des errances de Donald Trump et de l’incurie de l’Union européenne. Il a tout le temps, quand nos gouvernants en France comme en Allemagne se contente de gérer les affaires courantes (Angela Merkel) ou d’essayer de surnager en donnant des gages aux autres (Emmanuel Macron). Nous verrons bien justement si Emmanuel Macron et Angela Merkel savent imposer cette Europe souveraine que nous vante notre Président. Ce qui nécessiterait de défendre les intérêts européens, en s’émancipant bien sûr des États-Unis qui sont en train de faire monter la tension avec la Chine mais aussi avec l’Iran. Il faudrait justement préserver le lien avec l’Iran pour ne pas la pousser dans les bras de la Chine. Il faudrait traiter la Chine comme un partenaire, tout en lui résistant et en maintenant nos usines et nos savoir-faire.
Bref, cela nécessiterait une vision à long terme, justement.