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Souveraineté alimentaire : "la guerre agricole se prépare", affirme la ministre Annie Genevard

"Si nous sommes réunis ici, c'est que la guerre agricole se prépare", a déclaré lundi la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, en lançant des "conférences de la souveraineté alimentaire" destinées à définir une stratégie agricole nationale sur dix ans.

JULIEN DE ROSA - AFP

"Si nous sommes réunis ici, c'est que la guerre agricole se prépare", a déclaré lundi la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, en lançant des "conférences de la souveraineté alimentaire" destinées à définir une stratégie agricole nationale sur dix ans.

"La guerre agricole menace chaque jour un peu plus et il est temps d’agir", a-t-elle martelé, estimant que l'actualité mondiale, avec la guerre en Ukraine, la politique douanière américaine ou les taxes chinoises, dissipe "l'illusion" d'une prospérité durable, dans un discours depuis le marché de gros de Rungis où elle a appelé à un "grand réveil alimentaire".

"Toutes ces puissances anticipent la montée en intensité de la guerre agricole en réarmant leur puissance verte. Et pendant ce temps, sur notre continent, nous devons lutter contre les tentations de la décroissance portées par quelques thuriféraires du décadentisme", a-t-elle fustigé.

"Depuis 2014, le financement de la politique agricole et alimentaire chinoise par habitant a bondi de 40%; celle des Etats-Unis de 86%; celle de la Russie de 15%. Et celle de l'Union européenne a reculé de 19%. C'est une erreur historique à laquelle il faut faire barrage", a-t-elle développé.

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard fait une déclaration à la presse lors du lancement des "conférences de la souveraineté alimentaire" au marché de gros de Rungis, le 8 décembre 2025 au sud de Paris

JULIEN DE ROSA - AFP

"La guerre, la vraie, n'a plus rien d'impossible, chaque jour nous le rappelle. Il nous faut nous y préparer. Si elle éclate, que les Français le comprennent bien, c'est sur nos agriculteurs, et sur eux seuls, qu'il faudra compter pour nous nourrir", a-t-elle affirmé.

Alors que la balance commerciale agricole française pourrait être déficitaire en 2025, pour la première fois en près de 50 ans, la ministre a listé les "lames de fond" qui menacent de déclassement la première puissance agricole européenne.

La première d'entre elles est "l'érosion de nos facteurs de production" avec celle des "forces humaines d'abord, puisque dans les dix prochaines années, un actif agricole sur deux partira à la retraite", a-t-elle rappelé, avant d'évoquer "la volatilité des prix", "le poids des charges", "le dérèglement climatique" et enfin "nos choix de consommation".

"La part que les Français consacrent à l'alimentation dans leur budget a reculé de manière spectaculaire ces dernières années, passant de 35% en 1960 à moins de 20% aujourd'hui", a-t-elle constaté, plaidant pour un "patriotisme alimentaire".

AFP / Rungis (France) (AFP) / © 2025 AFP

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