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Insécurité : quelles sont (vraiment) les villes les plus dangereuses de France ?

Si Marseille, Rennes et Grenoble défraient la chronique ces dernières semaines, ces trois villes ne sont pourtant pas les plus dangereuses de France. Tour d’horizon des villes où l'insécurité est plus largement présente et pas uniquement liée au narcotrafic.

Insécurité
Dimitar DILKOFF - AFP

Depuis plusieurs mois, Marseille, Grenoble et Rennes encore ce lundi, occupent presque systématiquement le devant de la scène médiatique lorsqu’il est question d’insécurité ou de règlements de compte liés au narcotrafic. Pourtant, les données du classement 2025 des villes les plus dangereuses de France dessinent un paysage bien plus différent et nuancé, d'après des données recueillies par l'INSEE et des chiffres livrés par les services de Police et de Gendarmerie.

Bordeaux, Lille, Lyon : des métropoles plus dangereuses que Marseille

En haut de ce classement  figurent les grandes métropoles qui concentrent une grande partie des infractions enregistrées. En tête, Bordeaux (1er) affiche 95,05 crimes et délits pour 1 000 habitants, soit 25 220 faits constatés pour une population d’environ 265 000 habitants. La combinaison d’un centre très dense, d’une fréquentation touristique en hausse et de la forte présence étudiante crée un environnement où les vols, dégradations et agressions opportunistes progressent continuellement.

Lille, 3e de ce classement avec 88,51 faits pour 1 000 habitants et plus de 21 000 infractions annuelles, doit sa position à un modèle urbain similaire : hyper-centre compact, gares très fréquentées, forte mobilité quotidienne et population jeune. Même en enregistrant une légère baisse, la ville reste structurellement exposée à la délinquance.

Lyon, classée 5e, compte 43 862 crimes et délits pour 520 000 habitants, soit 84,2 pour 1 000 habitants. Les secteurs de la Guillotière, de la Presqu’île ou des quais concentrent l’essentiel de cette augmentation, en raison d’un cocktail d’activités commerciales, de vie nocturne dense et de déplacements permanents. Là encore, la criminalité enregistrée reflète la circulation de dizaines de milliers de personnes plus que le seul comportement des résidents.

Les villes moyennes : une insécurité plus silencieuse 

À l’inverse des métropoles, Rouen (4e) ou Annemasse (9e) ne figurent pas dans le classement en raison d’un afflux de visiteurs ou d’un tissu commercial surdimensionné, mais à cause de difficultés socio-économiques particulièrement marquées. Ainsi, à Rouen, les chiffres des dernières années montrent une part importante d’incivilités, de dégradations et de violences intrafamiliales, avec un volume annuel supérieur à 16 000 faits, largement concentrés dans les quartiers les plus précarisés et les zones en tension sociale.

Annemasse, située dans une région transfrontalière sous forte pression économique, enregistre, elle aussi un niveau élevé de faits pour une ville de moins de 40 000 habitants. Les tensions sociales, le manque de logement abordable et la promiscuité avec Genève nourrissent un climat de délinquance du quotidien.

Grenoble et Marseille : deux réalités différentes

À Grenoble (2e), les faits divers violents et l’ancrage du narcotrafic ont notamment façonné la réputation de la ville. Les données de 2024, avec 93,9 crimes et délits pour 1 000 habitants démontrent que la criminalité y reste élevée. Elle est concentrée dans certains quartiers fragilisés comme Échirolles, de nouveau au cœur de l'actualité ce week-end.

À Marseille (10e), la perception d’une ville parmi les plus dangereuses est dominée par les homicides liés au narcotrafic et autres règlements de compte, comme les deux derniers mois l'ont encore tristement démontré. Seulement, les chiffres racontent une histoire plus mesurée. Avec 73,5 crimes et délits pour 1 000 habitants, la cité phocéenne n’arrive qu’à la dixième place et voit plusieurs formes de délinquance reculer.

Une réalité nationale éclipsée par la cité phocéenne

En conclusion, si Marseille, Grenoble et Rennes (absent de ce Top 10) concentrent la majorité de l’intérêt médiatique consacré à l’insécurité par l’aspect choquant de ses incivilités, ces villes ne sont pas les têtes de proue des villes dangereuses sur le territoire. Des villes importantes comme Bordeaux, Lille, Lyon mais aussi plus modestes comme Rouen ou Angoulême sont elles aussi victimes d’incivilités en hausse, sans bénéficier pour autant du même traitement médiatique ni d'annonces drastiques pour tenter de lutter efficacement contre ce fléau.

Les 10 villes les plus dangereuses : 

  1. Bordeaux
  2. Grenoble
  3. Lille
  4. Rouen
  5. Lyon
  6. Paris
  7. Puteaux 
  8. Angoulême
  9. Annemasse
  10. Marseille
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