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Pour les agriculteurs, "c’est la plus mauvaise année depuis trente ans"

Les agriculteurs sont inquiets, en pleines négociations commerciales annuelles des prix de l’agroalimentaire. Jean-François Lamassé, président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Haute-Garonne (FDSEA 31), était l’invité de Patrick Roger le 24 février dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

Agriculteurs en colère : la crainte de la contagion ?
Agriculteurs en colère : la crainte de la contagion ? (AFP)

"Les grands bénéficiaires, c’est la grande distribution"

Il n’y a pas de salon de l’agriculture cette année. Le chef de l’État est donc allé sur le terrain rencontrer des agriculteurs. Quel est leur état d’esprit, notamment dans le Sud-Ouest ? "Le moral est très bas parce que l’année a été très mauvaise, confie Jean-François Lamassé, président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles de Haute-Garonne (FDSEA 31). C’est la plus mauvaise année depuis trente ans. On s’attendait à une aide de l’État, à un plan de relance, des reports de crédits, des diminutions de charges sociales, des aides au niveau des assurances aléas climatiques."

"Ils nous ont proposé un plan de relance qui sert surtout les agriculteurs qui ont déjà les moyens de traverser la crise", estime Jean-François Lamassé. Pourquoi est-ce la plus mauvaise des années alors que l’on a continué à consommer et encouragé le recours aux circuits courts ? "Les grands bénéficiaires, dans l’histoire, c’est la grande distribution. Ils raconteront ce qu’ils veulent, mais c’est prouvé dans les chiffres avec une augmentation énorme de la consommation de 8,2%",  souligne le président de la FDSEA 31.

 

"Les agriculteurs dépendent des stockeurs et des coopératives"

"Pendant le premier confinement, tout le monde s’est rapproché des agriculteurs. On était revenu dans le monde des bisounours ! Le confinement fini, tout le monde est reparti au supermarché. Il faut se mettre à la place de la ménagère, elle n’achète pas que viande, œufs et et légumes. Grosso modo, sur les clients que les agriculteurs ont récupérés, 15 à 30% sont restés." En parallèle, les conditions climatiques n’ont pas été à la hauteur. "Nous avons eu un automne très pluvieux, puis une période de sécheresse puis une période de froid, explique cet agriculteur. Cela a mis les rendements au plus bas, avec derrière tout cela des cours très bas. Tout le monde avait besoin de trésorerie, tout le monde a vendu et, comme par hasard, les prix ont flambé ensuite."

Quel message faire passer au président de la République ? "Déjà, il faut que la loi Egalim soit respectée, car elle ne l’est pas aujourd’hui. C’était une loi qui servait à rémunérer correctement les producteurs, à payer un produit français à un prix correct. Ensuite, les agriculteurs dépendent beaucoup des organismes stockeurs et de coopératives, qui ne jouent plus leur rôle. À une époque, les coopératives n’avaient pas de but lucratif. Aujourd’hui, des directeurs de coopératives ont des salaires mirobolants et tout a évolué dans ce sens. Comme les marges sur le matériel agricole : un tracteur qui valait 30.000 euros il y a vingt ans en en vaut 130.000 !"

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