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Christiane Lambert (FNSEA) : "Les contrôles excessifs, une psychose pour l’agriculteur"

Par Benjamin Jeanjean

Invitée ce lundi du Grand Matin Sud Radio, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a évoqué sa première rencontre programmée ce lundi avec le ministre de l’Agriculture Jacques Mézard.

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Originaire du Cantal tout comme Jacques Mézard, Christiane Lambert s’apprête à rencontrer ce lundi pour la première fois le nouveau ministre de l’Agriculture, avec notamment deux messages à lui faire passer selon elle. "Il y a urgence sur deux sujets. Tout d’abord, solder les dettes de M. Le Foll à l’égard des agriculteurs, puisque les dossiers de la PAC ne sont pas réglés, que ce soit pour les agriculteurs ou pour les conversions bio. J’ai lu dans le journal hier qu’un agriculteur de Seine-et-Marne attendait encore 10 000 euros, c’est invraisemblable. Ensuite, il y a une urgence climatique avec un gel dans beaucoup de régions.20 % du vignoble français est gelé, soit plus de 80 000 hectares. Par ailleurs, il manque d’eau dans la Manche et ailleurs", a-t-elle déclaré au micro de Sud Radio, avant de citer également "le Grenelle de l’alimentation annoncé par M. Macron, la loi de simplification et le droit à l’erreur, qui sont des sujets très importants pour les agriculteurs". 

"Ce sont toujours les producteurs en bout de chaîne les derniers payés"

Mais le grand dossier du ministre de l’Agriculture sera, sans surprise, la question de la rentabilité de l’agriculture française selon Christiane Lambert. "Pour beaucoup d’entre eux, les agriculteurs travaillent en-dessous de leurs coûts de production. On l’a vu l’an dernier avec le mouvement laitier, on le voit régulièrement avec la France bovine. Les éleveurs vendent à perte. Le dogme des prix bas en France pour maintenir le pouvoir d’achat fait que ce sont toujours les producteurs en bout de chaîne qui sont les derniers payés", déplore-t-elle. Alors qu’Emmanuel Macron a promis que 50% de ce que les enfants mangent dans les cantines scolaires sera issu des circuits courts d’ici 2022, la présidente de la FNSEA estime que le problème est ailleurs. "En circuit long ou en circuit court, il faut des prix qui rémunèrent le producteur. Il faut plutôt revoir la répartition de la valeur de la richesse créée entre le producteur, le transformateur, le distributeur et le consommateur. Les consommateurs sont toujours appâtés par des prix plus bas chez les distributeurs, et cette course aux prix bas contribue à faire disparaître la production", prône-t-elle.

Rejetant la tentation facile du protectionnisme ("Les circuits commerciaux sont nécessaires : si vous voulez manger des fruits et légumes à certaines saisons, il faut importer"), Christiane Lambert veut toutefois jouer à armes égales. "Nous souhaitons une Europe qui harmonise les conditions de production. On ne peut pas mettre sur le même ring un poids plume et un poids lourd. Il faut des conditions sanitaires, environnementales et sociales les plus rapprochées possibles", demande-t-elle.

"Quand on voit arriver un contrôleur un revolver à la ceinture..."

Enfin, le ministre de l’Agriculture devrait être briefé ce lundi sur la question des contrôles effectués dans les exploitations agricoles. Des contrôles aujourd’hui très redoutés par les éleveurs et producteurs. "Les contrôles sont excessifs et c’est une vraie psychose dans l’agriculture. Quand vous voyez arriver des contrôleurs de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques avec le revolver à la ceinture pour contrôler un ruisseau ou un fossé… Une boucle qui manque sur une brebis ou une vache, un arbre mal entretenu, et ce sont 3% de vos soutiens qui sont supprimés ! C’est pourquoi la proposition de M. Macron d’instaurer un droit à l’erreur convient bien à l’agriculture", assure Christiane Lambert.

Retrouvez ici l’intégralité de l’interview de Christiane Lambert dans le Grand Matin Sud Radio

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