L'idée est vieille comme le monde et consiste faire travailler une multitude de gens, non payés, en leur faisant miroiter l'honneur insigne d'être associé à une personnalité de premier plan, ici Dan Brown, l'auteur de Da Vinci Code, qui, c'est à n'en pas douter, aurait ravi le maître peintre s'il était encore en vie. Souvent, le procédé prend la forme d'un concours et dans le cas présent, il est même strict, puisque la quatrième, la couverture, les rabats et le dos doivent être réalisés et envoyés à l'éditeur avant le 23 avril 2017.
C'est culotté pour l'un des plus grands éditeurs du monde, surtout lorsqu'il vient de bombarder l'ex-président Obama de valises de billets. À cette occasion l'heureux participant doit partager son adresse mail avec la maison d'édition, afin de recevoir le modèle de la couverture et ses lignes directrices. Adresse qui rejoindra la base de données de l'éditeur, lui permettant d'envoyer des missives virtuelles pleines de promotions et d'offres « que l'on ne peut pas refuser », et qui pourra même être partagée avec des gens que son possesseur ne connait ni d'Éve ni d'Adam. Du coup, on comprend mieux l'entente enthousiaste entre Obama et Random Penguin House.
Origin le nouveau roman de Dan Brown
Histoire que les participants ne perdent pas trop le peu de temps restant, l'éditeur donne quelques informations sibyllines sur le contenu d'Origin. Si dans ses précédents ouvrages, Dan Brown s'intéressait aux univers artistiques de Boticelli, De Vinci et bien d'autres, cette fois-ci son nouveau roman va tout bouleverser, puisqu'il s'intéressera à l'art moderne. Et là, Tom Hanks, Paul Mc Carthy et un Illuminati rentrent dans un bar…
Une fois les propositions réunies, c'est un Dan Brown droit dans ses bottes qui « sélectionnera les six meilleures candidatures qui seront soumises à une sélection auprès du public. La couverture avec le plus grand nombre de votes sera imprimée et utilisée pour une édition limitée d'Origin, au moment de la sortie du livre, le 3 octobre. » Tout cela pour des clopinettes, puisque l'éditeur n'a pas jugé utile d'inclure une rémunération pour le travail accompli. Vivement la version cinématographique avec son financement participatif pour assurer la campagne publicitaire.