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DZ Mafia : ascension, meurtres et conquête d’un clan sans limite

Trafic de drogue, enlèvement, série d’assassinats, la DZ Mafia tristement célèbre s’impose aujourd’hui comme l’un des réseaux criminels les plus influents en France. Qui sont-ils, quelles sont leurs méthodes et qui les dirige, la rédaction de Sud Radio vous explique.

Police officers patrol near a sign for the DZ (mafia), tagged on the facade of a building in a district of Avignon, south of France, on March 13, 2025. At the time when the National Assembly will discuss starting on March 17, 2025, the proposed bill "aiming to get France out of the drug trafficking trap," Avignon - like Grenoble or Rennes - is an example of these medium-sized cities caught up by this scourge. (Photo by GABRIEL BOUYS / AFP)

Encore plus violents que les Affranchis de Martin Scorsese, sans l'élégance de Robert De Niro et Ray Liotta. Plus d’une semaine après la mort de Mehdi Kessaci, aucune trace n’a été retrouvée des tueurs. Pourtant derrière ce meurtre plane une ombre : celle de la DZ Mafia.

Avec ses méthodes ultra violentes, enlèvement, meurtre, assassinat, la DZ Mafia s’est imposée dans le sud de la France comme le réseau de trafic de drogue le plus puissant et surtout le plus craint.

Genèse de la DZ

Pour comprendre l’origine de la DZ Mafia, il faut se plonger en plein cœur du 15ème arrondissement de Marseille. Car avant d’être un groupe à part entière, la DZ est d’abord le fruit de parcours criminels différents.

Guerre de la Paternelle

En premier lieu Mehdi Laribi, originaire de la Cité Bassens, il est considéré comme l’un des chefs de l’organisation. Surnommé Tic, il parvient avec son frère Lamine (Tac) à diriger dans les années 2010 le point de deal très lucratif de leur quartier d’origine.

En 2011, les deux frères sont arrêtés pour un triple homicide dans l’affaire dite du barbecue marseillais où trois personnes seront retrouvées dans le coffre d’une voiture, assassinées et brûlées. Un meurtre d’une rare violence à l’époque qui vaudra 25 ans de prison à Lamine Laribi et 10 ans pour Mehdi.

Après sa peine, Tic compte bien retrouver les terrains de drogue qu’il a perdus. S’ensuit une première guerre surnommée « de la Paternelle » pour récupérer ses anciens territoires. Laribi voit son principal rival, Karim Harrat dit “Rantanplan”, être arrêté à Casablanca. Une victoire donc, qui lui permet de retrouver ses points de deal dans la cité phocéenne, le minot est devenu parrain.

Mimine, le deuxième parrain

Second personnage de la DZ, Amine Oualane dit Mimine. Cousin de Mehdi Laribi, le caïd dispose d’un casier tout aussi reluisant que Tic. Trafic, vol, et une dizaine de braquages, la suite logique arrive : il est condamné en 2013 à dix ans de prison.

Libéré en 2020, Mimine ne tarde pas à retrouver ses anciennes habitudes, en 2021, il prend part au conflit opposant Mehdi Laribi et « Rantanplan » pour le contrôle du point de deal Maga à la Paternelle.

En 2022, il est condamné pour le meurtre de Brahim Kessaci, Reda et Nassim, trois jeunes de Marseille dont les corps ont été découverts calcinés dans la nuit du 29 au 30 décembre 2020.

"DZ jusqu'à la mort"

De sa prison, le caïd continue ses activités, notamment en commanditant des meurtres dans les différents points de deal de Marseille. En faisant appel à des tueurs à gages, Mimine fait assassiner, le 18 décembre 2022, le gérant du réseau de la Castellane. Grâce à ce meurtre, il devient, de sa cellule, le boss de l’un des terrains de deal les plus rentables de Marseille.

Ainsi la DZ Mafia, avec Mehdi Laribi et Amine Oualane, sont l’alliance de différents points de deal puissants de la banlieue marseillaise. Tic est considéré comme le fondateur, chef historique et financier, et Mimine est décrit comme le “chef opérationnel” : il prend des décisions depuis la prison, notamment sur des assassinats ou des stratégies criminelles.

Le terme DZ Mafia n’apparaît cependant qu’en 2023 sur le point de deal du Maga, avec un fennec aux couleurs de l'Algérie et des inscriptions comme "DZ jusqu'à la mort".

Nouvelle guerre

Pour le grand public, c’est la même année que la DZ se fait connaître. Impliquée dans une guerre de gangs contre leurs rivaux du clan Yoda, les deux organisations criminelles se livrent une lutte sans merci à Marseille. Pourtant la raison de la brouille entre les deux groupes n’a rien à voir avec une volonté de gagner plus de points de deal.

L’affaire survient en Thaïlande où Mehdi Laribi et Felix Bingui (chef du clan Yoda) se retrouvent face à face dans une boîte de nuit. La conversation entre les deux hommes se transforme en bagarre générale. De cette brouille en soirée va accoucher l’une des années les plus meurtrières à Marseille. Au total, près de 50 personnes seront assassinées cette année-là, un chiffre tristement historique.

Comme souvent, c’est la DZ qui sort vainqueur de la guerre. Le clan Yoda, défait à Marseille, laisse la place libre à l’organisation pour s'implanter sans réel concurrent dans la cité phocéenne.

Diversification de la criminalité

Après cette victoire, le gang de Mehdi Laribi va commencer sa véritable ascension. Prise de contrôle de plusieurs villes comme Nîmes, Clermont, Dijon et Sète. À chaque fois, les mêmes scènes recommencent : menace, violences, tirs de Kalachnikov, et parfois même des meurtres le tout filmé sur les réseaux sociaux.

En matière criminelle, la DZ ne s’arrête pas qu’au trafic de drogue. Ces dernières années, elle s’est aussi illustrée dans les menaces ou les séquestrations, comme par exemple sur le rappeur SCH. L’organisation est aussi la principale suspecte dans le récent meurtre d’Amine Kessaci. La DZ Mafia s'est aussi spécialisée, plus récemment, dans les cambriolages et les vols afin d'obtenir davantage de sources de financement. Outre les assassinats commandités depuis la prison, la DZ est aussi soupçonnée de commander des viols et des meurtres au sein même d'établissements pénitentiaires.

La DZ Mafia est aujourd’hui considérée comme l’une des organisations les plus violentes, mais aussi la mieux organisée en France.

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