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« Justice pour Mehdi » : Marseille se prépare à une marche blanche sous haute tension

Une marche blanche en hommage à Mehdi Kessaci, 20 ans, assassiné par des narcotrafiquants, se tiendra ce samedi à Marseille. Des milliers de personnes sont attendues au rond-point Claudie-d’Arcy, où le drame s’est tenu. L’événement doit se dérouler dans un contexte sécuritaire tendu, alors que la cité phocéenne affronte une nouvelle explosion des violences liées au trafic de drogue.

Une marche blanche en hommage à Mehdi Kessaci, 20 ans, assassiné le 13 novembre par des narcotrafiquants, se tiendra ce samedi à Marseille.
Nicolas TUCAT - AFP/Archives

L’assassinat de Mehdi Kessaci a marqué un tournant dans la prise de pouvoir du narcotrafic à Marseille. Étudiant en BTS banque, candidat au concours de la police, le jeune homme n’avait aucun lien avec le narcotrafic. Il s’agit en réalité d’un « crime d’intimidation », visant son frère. Amine Kessaci est un militant écologiste et fondateur de l’association Conscience, engagée auprès des familles endeuillées par les narcomicides. 

Déjà frappée en 2020 par la mort du fils aîné Brahim dans un règlement de comptes, la famille Kessaci vit un nouveau drame devenu symbole d’un seuil franchi par les organisations criminelles. C’est pour continuer le combat qu’Amine Kessaci et son association organisent une marche blanche en son honneur. Une marche blanche qui doit être « un tournant » face à une violence qui « tue pour faire taire et pour faire peur » selon Conscience.

Faure, Tondelier, Bompard et de Villepin attendus

Le rendez-vous est fixé à samedi, 15 heures au rond-point Claudie-d’Arcy, lieu où Mehdi a été abattu. Les participants sont invités à venir tout de blanc vêtus, sans banderole ni drapeau. L'objectif est de respecter l’esprit de recueillement voulu par la famille.

De nombreuses personnalités politiques ont annoncé leur présence : Marine Tondelier, Olivier Faure, Manuel Bompard, Fabien Roussel, Raphaël Glucksmann, François Ruffin ou encore Dominique de Villepin devraient défiler aux côtés de la famille Kessaci. De son côté, le maire de Marseille, Benoît Payan, appelle à une unité totale contre « la pieuvre du narco ». Certains élus plaident même pour une marche parallèle à Paris afin d’étendre l’élan de solidarité.

Un rassemblement sous haute sécurité

La tenue de cette marche intervient dans un climat de forte tension à Marseille, où le narcotrafic continue de gangrener plusieurs quartiers. En effet, l’assassinat de Mehdi ravive les inquiétudes autour de la capacité des organisations criminelles à viser des proches de militants engagés.

Un important dispositif policier doit donc être déployé pour protéger les participants de cette marche. Les autorités doivent notamment sécuriser les abords du rond-point Claudie-d’Arcy et encadrer le cortège. Des équipes de la police judiciaire et de la sécurité publique seront mobilisées et un suivi en temps réel des flux aux entrées du quartier est prévu. Les organisateurs ont également été briefés par la préfecture afin d’éviter tout attroupement non contrôlé ou tentative d’infiltration. À noter également que depuis plusieurs mois, Amine Kessaci bénéficie d’une protection policière personnelle. 

Une marche calme et sobre 

L’association Conscience a également mis en place une importante coordination pour accompagner la marche. Des bénévoles seront répartis tout au long du parcours. Ils doivent fluidifier les déplacements, guider les familles et relayer les consignes de sécurité. Les organisateurs insistent sur l’importance du calme, de la sobriété et du respect du cadre. La marche se veut silencieuse, sans slogans, pour rendre hommage à Mehdi et soutenir sa famille. Pour Conscience, cette marche est aussi un appel national. L’association encourage les initiatives locales partout en France, même symboliques, pour faire résonner le nom de Mehdi au-delà des frontières de la ville.

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