Comment qualifier la condamnation de Nicolas Sarkozy, avec cette accusation d’association de malfaiteurs ? Et ce alors que les faits de corruption et de financement illégal ont été écartés, et que le document de Médiapart à l’origine de l’affaire a été reconnu comme faux. Pierre-Olivier Sur, ex bâtonnier du barreau de Paris, s'indigne et évoque selon lui un "arc pénal" au micro du "Grand Matin" Sud Radio.
"La peine de Nicolas Sarkozy n'est pas proportionnée"
Faut-il y voir une volonté de condamner à tout prix Nicolas Sarkozy, après avoir entravé des années durant son éventuel retour dans la vie politique ? "Ce matin, je crois que l’on est tous un peu groggy, réagit Pierre-Olivier Sur, avocat pénaliste, bâtonnier du barreau de Paris, bâtonnier doyen de l’ordre des avocats. Nous, praticiens du pénal, qui connaissons le quotidien des prisons, rappelons que la prison est un châtiment corporel. Quelque chose qui n’est pas proportionné à l’encontre d’un ancien président de la République française."
"Dans les grandes démocraties occidentales et européennes, jamais on n'a envoyé un ancien président ou Premier Ministre en prison. C’est quelque chose de très choquant et pose beaucoup de questions." Marine le Pen parle du « tableau de chasse » de certains juges. A-t-on voulu faire tomber Nicolas Sarkozy ? "Je parlerais d’un « arc pénal ». On a constitué depuis l’invention du Parquet National Financier sous la présidence de François Hollande un arc pénal pour détruire un ancien monde politique, jugé par un nouveau monde, qui se croit le champion de la vertu et de la transparence."
#Sarkozy en prison : "Un arc pénal a été constitué pour détruire l'ancien monde politique, jugé par un nouveau monde qui se croit champion de la vertu. Le pénal est en train de devenir fou, il déraille complètement !" dénonce @POSavocat #GrandMatinhttps://t.co/1alzKppkX7 pic.twitter.com/dFXZscznRC
— Sud Radio (@SudRadio) September 26, 2025
"Le pénal, c'est le passage à l'acte"
"Ils utilisent l’instrument pénal en le dévoyant. Le pénal est en train de devenir fou, estime Pierre-Olivier Sur, avocat pénaliste, ex-bâtonnier du barreau de Paris. Et j’en suis l’une des premières victimes : dans l’affaire Sarkozy dite Bismuth, on a organisé des écoutes téléphoniques sur mes téléphones, celui du bâtonnier de Paris, pour savoir quels étaient les échanges que je pouvais avoir. C ‘est un système qui déraille complètement. Quand on écoute des avocats, et qu’à filet dérivant, on recherche des éléments qui peuvent conduire vers tel ou tel pan d’un dossier politique ou de financement, c’est que le pénal est complètement sorti de son lit."
"Deuxième folie du pénal : lorsque l’on condamne un ancien président de la République non pas pour des passages à l’acte, mais pour un fantasme, ce n’est pas cela le pénal. Le pénal, c’est le passage à l’acte. Hier, lorsque l’on condamne, on relaxe d’abord sur le plus lourd, le plus grave, la corruption, le trafic. Et l’on sanctionne au plus lourd sur le moins grave. Ce paradoxe pose question."
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