Elles ont gagné six Grand Chelem à elles deux et comptent parmi les voix les plus influentes du circuit féminin: Naomi Osaka et Coco Gauff s'affrontent lundi en huitième de finale de l'US Open, un choc aux allures de test pour leurs nouveaux entraîneurs.
Ex-N.1 mondiale et double lauréate de l'Open d'Australie et de l'US Open, la Japonaise de 27 ans a malgré tout surpris en se hissant parmi les seize meilleures joueuses en lice à New York.
Revenue sur le circuit en 2024 après avoir donné naissance à une fille, Osaka n'avait en effet jamais réussi depuis à atteindre les huitièmes de finale d'un Grand Chelem.
"Depuis mon retour, j'ai voulu que tout arrive très vite", a fait valoir Osaka samedi en conférence de presse. "Ca m'a pris du temps, jusqu'à après Wimbledon, pour ne plus du tout penser aux résultats et plutôt me concentrer sur chaque match en lui-même", a-t-elle poursuivi.
Une nouvelle approche récompensée par une finale au WTA 1000 de Montréal début août, et désormais un huitième de finale à l'US Open. Le tout sous l'œil vigilant de Tomasz Wiktorowski, l'ancien entraîneur d'Iga Swiatek embauché cet été par Osaka en remplacement du Français Patrick Mouratoglou.
Pendant que la native d'Osaka, arrivée aux Etats-Unis dès ses trois ans, peinait à retrouver son meilleur niveau, Gauff confirmait le potentiel qu'elle avait laissé entrevoir dès 2019 lors de son premier duel avec la Japonaise à New York: victoire à l'US Open en 2023, aux Finales WTA en 2024, à Roland-Garros en 2025...
De ce premier affrontement, remporté 6-3, 6-0 par Osaka, l'aînée avait retenu que Gauff "allait être une très grande joueuse. J'avais raison!" s'est amusée la Japonaise en conférence de presse.
"Elle devait avoir 15 ans à l'époque, je m'étais dit qu'elle savait déjà très bien se gérer et qu'on la reverrait sûrement", a-t-elle développé.
- "Déjà-vu" -
Six ans et trois défaites contre Gauff plus tard, Osaka l'assure: pour elle, la Floridienne de 21 ans "est la vedette de cet US Open".

Coco Gauff frappe un coup droit lors de son 3e tour de l'US Open contre la Polonaise Magdalena Frech, le 30 août 2025 à New York
TIMOTHY A.CLARY - AFP
Mais toute héroïne a ses failles et en ce qui concerne Gauff, les doubles fautes constituent une faiblesse bien identifiée.
Depuis le début de la saison, l'Américaine tourne à une moyenne de 6,7 doubles fautes par match, contre 2,8 pour Swiatek et 2 pour la N.1 mondiale Aryna Sabalenka.
Après une série de résultats en demi-teinte (aucune victoire sur gazon, défaites en huitièmes de finale à Montréal et en quarts à Cincinnati), la double lauréate en Grand Chelem s'est donc séparée d'un de ses coaches, Matt Daly, et vient de recruter Gavin MacMillan pour l'aider à améliorer son service.
Ce biomécanicien, spécialiste de l'étude du mouvement du corps humain, a travaillé par le passé avec Sabalenka sur la qualité de ses mises en jeu.
La décision de l'embaucher a été "très soudaine", a assuré Gauff juste avant l'US Open. "Je sais que Gavin a de l'expérience, j'espère que je pourrai mettre à profit ses connaissances", a-t-elle déclaré.
Avec dix doubles fautes au premier tour, laborieusement franchi en trois sets, et huit au deuxième, la N.3 mondiale est consciente de sa marge de progression.
"Je savais qu'il y aurait des hauts et des bas", a-t-elle affirmé samedi après une victoire nettement plus autoritaire (6-3, 6-1) au troisième tour.
La voilà donc prête à affronter Osaka pour la sixième fois de sa carrière, forte d'un bilan de trois victoires pour deux défaites.

Naomi Osaka et Coco Gauff à la fin de leur match du 3e tour de l'US Open 2019, le 31 août 2019 à New York
Don Emmert - AFP/Archives
"Ce match peut basculer d'un côté comme de l'autre, ça m'enlève de la pression", a estimé Gauff. "Quand tu es la grande favorite, ça t'en met davantage" sur les épaules.
"J'imagine qu'on jouera en soirée sur le court Arthur-Ashe", six ans après le duel inaugural entre les deux stars connues pour leur amour de la mode. "J'aurai une impression sympa de déjà-vu", a souligné la jeune Américaine. "Mais j'espère que le résultat sera différent!"
Par Damien GAUDISSART / New York (AFP) / © 2025 AFP