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Loïc Courteau : "je sais que ça va être des ego à gérer"

Par Mathilde Régis

Du 4 au 6 mars prochain, place à la Coupe Davis en Guadeloupe. Pour parler de cette rencontre, l'entraîneur de l'équipe de France, Loïc Courteau, était l'invité du journal du tennis sur Sud Radio Sports.

Sud Radio Sports : On connaît les 5 joueurs français de la Coupe Davis de Guadeloupe avec Jo Wilfried Tsonga, Gaël Monfils, Richard Gasquet, Gilles Simon et Édouard Roger-Vasselin. Ça y est, on entre de plein pied dans cette Coupe ?Loïc Courteau : Il est temps, tout le monde a envie d'être la bas, de pouvoir bien se préparer et de pouvoir attaquer ce premier tour contre le Canada, qui va être une rencontre assez difficile.Par vraiment de surprise dans cette composition d'équipe, à part peut être Edouard Roger-Vasselin. Les 4 mousquetaires sont là. Pourtant, ils ne sont pas trop en forme en ce moment, surtout ces derniers jours. Jo Wilfried Tsonga a perdu hier, d'autres sont blessés ou se ménagent pour l'instant...Oui c'est un peu compliqué, mais ce sont quand même nos quatre meilleurs joueurs, donc nos quatre meilleurs chances pour essayer de remporter cette rencontre. On va essayer de se préparer le mieux possible, de faire remonter la confiance des joueurs pour gagner, c'est l'objectif numéro 1.Dix jours de préparation pour cette compétition, c'est un luxe ? Oui, surtout aujourd'hui avec le calendrier que l'on a, il y a beaucoup d'enchaînement dans les tournois. Mais on a des objectifs assez élevés cette année avec une rencontre sur terre battue dehors, il va falloir s'acclimater. Il nous faut donc un peu plus de temps pour que tout le monde puisse être au meilleur de sa forme. C'est un luxe et on se va pas s'en priver.Vous avez échangé avec Lionel Roux, l'ancien entraîneur de cette équipe au niveau de la préparation ?C'est un de mes amis, j'ai énormément échangé avec lui, quand il était entraîneur de cette équipe, et je continue à le faire quoi qu'il arrive.Il t'a donné des petits trucs sur les habitudes de chacun, les caractères des joueurs, même si tu les connais ?Il m'a fait partager son expérience sur le terrain avec les joueurs. Comme vous dites, il m'a parlé des petits détails sur les caractères pour que je connaisse les joueurs le mieux possible. Mais j'ai aussi échangé avec tous leurs entraîneurs respectifs. Ce sont des joueurs que je côtoie sur le circuit depuis un petit moment mais ce poste est tout nouveau. J'ai déjà été entraîneur de la Fed Cup et de joueurs de haut niveau mais jamais de la Coupe Davis donc forcément c'est un nouveau challenge. Je sais que ça va être des ego à gérer. Mais en même temps, je pense que c'est une aventure humaine. J'ai une grosse confiance dans cette équipe et son potentiel. C'est sur qu'en face on aura des équipes difficiles à battre, mais ça fait partie du sport.Le métier d'entraîneur d'équipe de France de Coupe Davis est très difficile, les joueurs sont déjà formatés par leurs entraîneurs individuels, on ne va pas les changer techniquement, en quoi consiste l’entraînement ?C'est surtout la gestion du mental, c'est quand même primordial car c'est ce qui amène la confiance au départ. Le travail va être d'apprendre à se connaître, d'apprendre à gérer les états d'âme et ce qu'il s'est passé un peu avant. Mon boulot va être de discuter avec eux. C'est vrai que sur le terrain, on connaît tout les exercices que l'on va mettre en place, il n'est pas question de les changer techniquement. Il n'est pas non plus question de changer les habitudes de préparation. C'est surtout amener les joueurs à ce que mentalement, ils soient le mieux possible. Il s'agit aussi un peu dédramatiser cette rencontre et cette coupe Davis. Je vois que ça prend beaucoup d'ampleur, qu'il y a beaucoup de polémiques. Ça reste du sport et une aventure humaine entre potes. Le but c'est qu'on y aille, qu'on se marre, qu'on travaille et qu'on se prépare.On se retrouve aujourd'hui avec une année qui semble facile parce qu'il y a pleins de très bons joueurs aux JO. Mais par rapport à ce qu'il s'est passé avant et à tous ce qu'il se passe à côté au niveau de la fédération, vous allez avoir quand même une pression dingue ?La pression est toujours là. Leur but est toujours de gagner, dans toutes les compétitions. C'est vrai qu'il y a des polémiques et des choses qui se passent à la fédération de tennis. Mais chaque joueur doit se concentrer sur le tennis. Ce qu'il se passe en dehors doit rester en dehors. Les joueurs ont tous à peu près la trentaine, ils ont une expérience déjà énorme, ils savent ce que c'est que de gérer la pression. Même s'il y en a toujours un peu plus en Coupe Davis.C'est la préparation qui va définir les joueurs qui vont rentrer sur le cour ou vous avez déjà une idée ? Est ce que chacun des joueurs pourra éventuellement jouer en simple ou on va nous expliquer que malgré ses contre-performances c'est Jo Wilfried Tsonga qui a déjà une place réservée ?Je ne suis pas sûr que Jo ait une place réservée dans cette équipe. C'est le numéro 1 français sur le papier et au classement donc forcément c'est un des patrons de cette équipe. Mais avec 10 jours de préparation, les matchs d'entraînement vont nous dire un peu la conduite à tenir pour la rencontre. Il y a certes des joueurs plus avancés dans la préparation sur terre battue. Mais cela se jouera sur la période d'entraînement.Il ne faut pas sous estimer l'équipe du Canada, elle va donner du fil à retordre aux français...Quand on voit le numéro 1 canadien… Il est dans une grande forme, il affiche ses ambitions d'être leader mondial cette année, ça va être un sérieux client. Mais je pense que cette année, toutes les équipes vont être difficiles à battre. On pense avoir une chance de plus cette année, mais battre une équipe comme le Canada, ce n'est pas simple.Des nouvelles sur la qualité de la terre battue ? Sa densité et la qualité du rebond ?On va découvrir tout ça quand on va arriver. Mais on sait que sur place, ce sont les personnes qui s'occupent de la terre battue de Roland Garros. Normalement, même si le climat est différent, on devrait avoir une terre battue similaire à celle de Roland Garros.Vous avez une idée du niveau de l'engouement en Guadeloupe, ça va être un événement important ?C'est un événement incroyable pour l'île, je crois qu'ils n'ont jamais eu une équipe de France, tout sport confondu, jouer un match officiel chez eux. En tout cas, dans le tennis, ça n'a jamais été fait. On attend ça avec impatience. On a envie de communiquer cette fierté et cette joie d'aller là-bas. J'espère aussi que ce sera par une rencontre gagnée. Ça va être sûrement assez chaud, mais du bon côté.Edouard Roger-Vasselin, qui est aussi notre invité ce soir, c'est le 5ème homme ou c'est parce qu'il joue en double ?On a beaucoup de solutions aujourd'hui, ce qui est sur c'est qu'on a une paire avec Tsonga et Gasquet, mais il nous fallait un autre joueur de double au cas où l'un d'eux ne puisse pas jouer le samedi. C'est Edouard Roger-Vasselin qui a quand même déjà gagné Roland Garros en double. Sur terre battue, c'est un joueur excellent en double. Pour moi, il n'y a pas de cinquième homme, il fait partie de l'équipe au même titre que les autres et il pourrait très bien rentrer pour cette rencontre. C'est un véritable joueur de l'équipe.

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