Les agriculteurs subissent de nombreux aléas dans leur travail. La faute aux normes plus strictes certes, mais aussi aux caprices des consommateurs toujours de plus en plus exigeants, selon Sylvie Brunel.
Des agriculteurs qui souhaitent répondre aux attentes
"On a des agriculteurs qui font un travail extraordinaire avec une grande diversité des filières, des régions, de métiers", se réjouit la géographe. Des agriculteurs qui s'interrogent sur comment produire propre, comment répondre aux attentes des consommateurs qui souhaitent "manger sûr, beau, sain et pas cher". "On a des paysans dans les campagnes qui font les paysages, qui nous donnent les meilleurs produits du monde, des gens formidables", insiste-t-elle.
La particularité en France, c'est "une agriculture qui reste familiale, avec des exploitations petites et moyennes, qui sont compétitives, qui ont une très grande diversité d'activités et puis qui souffrent énormément parce qu'on ne connaît pas leur boulot", note Sylvie Brunel. "Dès que l'agriculteur travaille, sort ses vaches, tout le monde lui tombe dessus", s'indigne-t-elle. "On ne peut pas avoir à la fois une France belle, attractive et pourrir la vie au quotidien de ceux qui font le boulot, qui connaissent leur métier", affirme la géographe. "Aujourd'hui il faut être bon en tout (climat, sol, abeille, biodiversités, normes...). On ne vend pas n'importe quoi", souligne-t-elle.
Un appel à la cohérence
Sylvie Brunel appelle à être "cohérent". "On demande beaucoup de choses à nos agriculteurs, achetons français, arrêtons de leur mettre des exigences considérables et de privilégier le prix qui fait que la France importe de plus en plus depuis des pays qui maltraitent leur main d'oeuvre et utilise des produits interdits chez nous", invite-t-elle.
Pour l'auteure, "nous sommes des enfants gâtés qui avons oublié que nous avions eu faim, qu'il y avait 4.000 morts par an de contaminations alimentaires", il y a de ça quelques dizaines d'années. Pour elle, aujourd'hui "il nous paraît tellement évident d'avoir une nourriture sûre, saine et bonne, que nous multiplions les contraintes sur nos paysans qui essayent de trouver des réponses", défend-elle. "Arrêtons de donner des leçons d'écologisme à ceux qui sont les premiers écologistes de France", déplore la géographe. "Marcher pour le climat, ce devrait être marcher pour l'agriculture", estime Sylvie Brunel.
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