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Patrice Quarteron : "Dans la cité, on nous a appris la haine de la France"

Par Mathieu D'Hondt

L'ex-champion du monde de boxe thaïlandaise Patrice Quarteron était ce lundi l'invité d'André Bercoff.

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L'ancien champion du monde de boxe Patrice Quarteron était ce lundi l'invité d'André Bercoff. Avec la gouaille qu'on lui connaît, l'ex-combattant, jamais avare de phrases percutantes quand il s'agit de débattre de la société française, nous a offert quelques "punchlines" aussi incisives que les coups qu'il distribuait sur le ring. Morceaux choisis.

"J'ai connu des policiers méchants, mais c'est une minorité"

Contrairement à bon nombre de sportifs, Patrice Quarteron n'hésite pas à prendre position sur des sujet aussi clivants que le communautarisme ou l'identité française, au risque de susciter de temps temps la polémique. Des propos parfois moqués, parfois salués, mais qui ne laissent en tout cas personne indifférent. Au micro de Sud Radio, le natif de Sevran (Seine-Saint-Denis), qui porte un regard très critique sur l'ambiance régnant dans certains quartiers dit "sensibles", dénonce le réflexe  haineux et communautaire. "Dans la cité, on nous a appris la haine de la France. Nous, ce n'était pas la France mais La Grande Borne (à Grigny dans l'Essonne ndlr). Notre pays, c'était La Grande Borne. C'était une forme de communautarisme, on ne s'aimait qu'entre nous et tous ceux qui venaient de l'extérieur, surtout les blancs, on les appelait les Gaulois, les baptous, on nous l'apprenait comme ça", raconte-t-il. Un climat plutôt hostile, selon lui, mais dont il a pu s'échapper grâce à la boxe et aux personnes rencontrées au début de sa carrière. "Heureusement, grâce au sport, je sortais un peu de ma cité et j'étais aidé par des gens, notamment un (...) qui était blanc et flic". Toutes ces rencontres m'ouvraient l'esprit donc forcément, par la suite, je ne pouvais plus rentrer dans le schéma de la haine. Ce n'était plus cohérent", explique-t-il ainsi. "Je n'ai pas de clichés, noir, blanc, jaune vert (...) je ne m'attache pas à la minorité. Oui, j'ai connu des policiers méchants, mais c'est une minorité", ajoute-t-il encore.

 

 

Et l'intéressé d'évoquer par ailleurs les dérives communautaires dont il dit avoir été témoin dans certains gymnases. "On dit que la boxe ouvre les esprits mais ce sont les mêmes qui organisent - les entraîneurs - et qui "engrainent*". J'arrivais dans des salles, en plein entraînement et le gars disait 'C'est l'heure de la prière', je me disais "Mais qu'est-ce qu'il fait ?'. On est à l'entraînement et il commence à me parler de religion", peste-t-il, critiquant des méthodes qui sont, selon lui, "une manière de vous mettre dans un clan". "Ça me gavait de voir certains soutenir tel ou tel boxeur parce qu'il était de leur communauté et je n'ai pas arrêté de le dénoncer depuis", conclut-il.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview

 

 

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