Les élus écologistes parisiens et des associations ont saisi la justice pour demander à la mairie de retirer l'autorisation accordée au groupe de luxe LVMH d'habiller la façade d'un de ses immeubles d'une malle géante de sa marque Louis Vuitton.
Les écologistes, ainsi que les associations SOS Paris et Résistance à l'agression publicitaire (RAP), ont saisi le tribunal administratif le 23 avril pour demander la "suppression immédiate" de cette "publicité géante illégale" installée sur le bâtiment classé monument historique, ont-ils annoncé mercredi dans un communiqué.
Ce recours intervient après un recours gracieux adressé en décembre dernier à la maire Anne Hidalgo, auquel l'édile socialiste n'a pas répondu.
Sollicitée par l'AFP, la mairie de Paris n'a pas souhaité réagir.
Depuis l'automne 2023, le grand immeuble du 103-111 avenue des Champs-Elysées, qui doit accueillir un nouveau magasin Louis Vuitton, est enveloppé par une gigantesque malle d'acier et de bois, symbole de l'histoire du célèbre maroquinier.
L'installation avait été autorisée par la municipalité comme "enseigne temporaire" courant jusqu'en 2027, date prévue pour l'ouverture de ce futur magasin de LVMH, numéro un mondial du luxe.
La "bâche" n'était pas considérée comme une publicité par la mairie dans la mesure où le bâtiment appartient au groupe de Bernard Arnault, qui a versé une redevance de 1,7 million d'euros à la ville de Paris.
Mais pour Emile Meunier, conseiller écologiste de Paris et président de la commission urbanisme, il s'agit d'une "publicité monumentale pour une marque de luxe, installée sur un bâtiment classé aux monuments historiques, ce qui est interdit par la loi", a-t-il expliqué à l'AFP.
Les plaignants arguent que la malle, qui empiète sur deux rues adjacentes, dépasse largement l'espace dédié (6.000 m2) au futur magasin au sein de l'immeuble, où doivent aussi être installés un hôtel, un spa, un restaurant et des galeries d'art.
L'habillage miroitant et éclairé la nuit, ainsi que le logo "très reconnaissable" du maroquinier de luxe, visent "à attirer les passants et automobilistes non pas sur le seul projet de rénovation de l'immeuble, mais exclusivement sur la marque Louis Vuitton", contrairement selon eux au règlement local de publicité.
"Il est urgent de mettre un terme à la marchandisation de l’espace public parisien", estime David Belliard, adjoint écologiste à l'Hôtel de ville et candidat aux municipales de 2026.
"Ce n'est pas la première fois que LVMH bénéficie d'un traitement un peu trop favorable par la ville de Paris", regrette Emile Meunier, citant notamment la "privatisation" du Pont Neuf, en 2023, par le groupe de Bernard Arnault pour un défilé.
AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP