Vivre décemment à la retraite devient de plus en plus compliqué. En cause ? Un système par répartition à bout de souffle du fait de l’évolution démographique. Et si la retraite par capitalisation était notre bouée de secours ?
La retraite par capitalisation, un tabou total
François Bayrou a lancé un ultimatum aux syndicats et au patronat pour tenter d’améliorer l’image de la très impopulaire réforme des retraites de 2023, tout en rétablissant un équilibre financier du système financier pour 2030. "Je n’y crois pas et nous n’y croyons pas avec Eric Ciotti. Ce conclave avec les syndicats et les patronats a été inventé pour sauver le soldat Bayrou. Il n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale et on pense que ce conclave est là pour gagner du temps" explique Théo Michel, fiscaliste, sur Sud Radio.
"Aucun accord n’est possible. Vous avez le patronat qui veut rester à l’âge de 64 ans. Vous avez les autres syndicats qui veulent revenir à 62 ans. On n’y croit pas. C’est une opération politique pour se maintenir à Matignon. Ce que l’on propose depuis cinq ans, la retraite par capitalisation, c’est un tabou total. On voit que plusieurs formations politiques proposent d’introduire une dose de capitalisation pour sortir justement de ce schéma actuel qui ne veut plus rien dire" ajoute-t-il.
« On ne va pas demander aux Français de travailler jusqu’à 75 ans »
"Aujourd’hui, vous avez de plus en plus de retraités pour de moins en moins d’actifs. 2,8 actifs pour un retraité. On sera à un retraité pour un actif d’ici trente ans. Or on ne va pas demander aux Français de travailler jusqu’à 75 ans. Moi j’ai trente ans, je vous avoue qu’avec le système actuel, je ne sais pas quand je vais partir à la retraite" lance encore Théo Michel.
Mais concrètement, qu’est-ce que la capitalisation à la sauce UDR ? "Actuellement, sur un salaire brut, 28% des cotisations partent pour la retraite. Nous proposons de prendre 10% de ces cotisations et de les mettre dans un fond de capitalisation. Un fonds qui va acheter des actions d’entreprise. C’est ce qui existe aux Etats-Unis, en Suède, aux Pays-Bas. On s’est rendu compte qu’on pouvait atteindre un rendement de 5% contre 0,5% pour le système actuel" conclut-il. L’idée est lancée.
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