La surveillante de collège de 31 ans poignardée à mort par un élève la semaine dernière à Nogent (Haute-Marne) sera décorée de la Légion d'honneur à titre posthume, a-t-on appris mardi auprès du ministère de l'Education nationale.
La victime recevra aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, et la qualité de pupille de la Nation sera attribuée à son enfant, a ajouté le ministère, précisant que la cérémonie serait organisée "en fonction du souhait de la famille".
Les obsèques de la jeune femme, Mélanie, ont lieu mardi dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village près de Nogent où elle vivait.
Ses proches avaient organisé vendredi dernier une marche blanche en sa mémoire, qui avait rassemblé environ 1.500 personnes à Nogent.
Le collégien de 14 ans interpellé immédiatement après les faits a été mis en examen jeudi pour meurtre aggravé par la circonstance que sa victime était chargée d'une mission de service public, et placé en détention provisoire.
Du fait de sa minorité, il encourt une peine de 20 ans de prison.
Le meurtre a eu lieu à l'entrée du collège Françoise-Dolto, alors que des gendarmes procédaient à un contrôle inopiné des sacs des élèves, pour saisir d'éventuelles armes blanches. Un gendarme a été blessé à la main lors des faits.
Durant sa garde à vue, le suspect avait confié aux enquêteurs avoir voulu tuer une surveillante, "n'importe laquelle".
Il n'a "aucun signe évoquant un possible trouble mental" mais fait preuve d'une "certaine fascination pour la violence et la mort" et ne semble "pas attacher d'importance particulière" à la vie, avait relevé en milieu de semaine le procureur de Chaumont, Devis Devallois.
Ce nouveau drame en milieu scolaire a eu un grand retentissement en France, dans les sphères politique et éducative en particulier.
La ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne a confirmé vendredi que chaque établissement devrait se doter d'ici la fin de l'année d'un "protocole de repérage et de prise en charge des situations de souffrance psychologique chez les jeunes".
Reconnaissant que 50% des postes de médecins scolaires "sont vacants", Mme Borne s'est engagée à "renforcer les effectifs" pour les infirmières, psychologues notamment, soulignant que cela serait arbitré "dans le cadre des discussions budgétaires" à venir.
AFP / Lille (AFP) / © 2025 AFP