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Le regard libre d'Élisabeth Lévy - L'égalité des chances

Emmanuel Macron veut désormais une égalité des chances. Cet étendard que la gauche reprend dès que possible et dont le président de la République s'en fait maintenant l'apanage. S'il apparaît tout à fait louable de mettre en exergue ces questions là, il s'agit de ne pas tomber dans le discours victimaire selon lequel les mauvaises conditions sociales engendreraient automatiquement des discriminations.

Tous les matins à 8h15, le regard libre d'Elisabeth Lévy dans le Grand Matin Sud Radio.

 

Patrick Roger : Le Président de la République veut améliorer l’égalité des chances, sur le papier je dis oui, non ? 

C'est un peu une cuillère pour papa, une cuillère pour maman, ainsi va le macronisme. La semaine dernière, le PR tonnait contre le séparatisme islamiste (sans aller toutefois jusqu’à prononcer le mot) et il promettait qu’il n'y aurait jamais de place en France pour ceux qui entendent imposer la loi d'un groupe. Aujourd'hui, il va diriger un séminaire sur la sécurité. Hier, en Auvergne, il a montré son profil gauche. Abandonnant le gouvernement et les journalistes à leur dégoûtant kamasutra de l’ensauvagement, il a donc longuement effectivement parlé de l'égalité des chances.  

L’Etat ne peut pas être uniquement répressif non plus. 

Bien sûr, et c'est tout à fait louable de parler de cela. L'idéal républicain, c'est bien l'émancipation et l'autonomie de chacun par l’éducation, indépendamment de son origine et de sa condition sociale. Le problème, c’est de lier les deux. C'est un peu le péché majeur de Macron, c’est l’économisme et l’excusisme qui va avec. Il a déclaré hier : « Lorsque l’insécurité s’installe, c’est parfois parce que la vie économique n’a pas pu s’installer dans un quartier En somme, si certains cassent, agressent et intimident, si d’autres endoctrinent, c’est parce qu’ils sont pauvres et discriminés.  

Est-ce complètement faux ? 

Oui, et c’est une insulte à tous les pauvres et tous les immigrés qui ne s’arrogent pas le droit de pourrir l’existence de leurs concitoyens. Il y a dans les campagnes françaises comme dans nos banlieues des jeunes qui n’ont pas les codes, qui ne connaissent pas d’avocats et de journalistes. Ils ne brûlent pas de voitures, et préfèrent aller à l’école que se lamenter sur les torts qu’on leur fait et les injustices qu’ils subissent. 

Donc, il ne faut rien faire ? 

Si, tout en sachant qu’on n’abolira pas complètement les inégalités de destin. Un idéal par définition ne peut être pleinement réalisé. Cependant, les mesures annoncées par Macron rompent heureusement avec le progressisme éducatif. Au lieu de baisser le niveau d’exigence pour ne pas discriminer, on offre à tous la possibilité d’être sur la ligne de départ. C'est le sens du rétablissement des internats d’excellence qui avaient été supprimés par la gauche. (un par département). 

Plus largement, il est temps de changer de disque. Communier dans la pleurnicherie et dans l’auto-flagellation et fournir à tous ceux qui échouent l’alibi du racisme, c’est les enkyster dans un statut victimaire qui ne leur sert pas à grand chose. Le véritable respect, c’est de leur dire « Aide toi la République t’aidera ».

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