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Jean-Michel Aphatie : "Cohn-Bendit et les autres ont fait un hold-up sur Mai 68"

Par Benjamin Jeanjean

Auteur de Mai 68 au Pays basque, la liberté de ma mère, le journaliste Jean-Michel Aphatie était l’invité du Grand Matin Sud Radio ce mardi pour évoquer Mai 68, qui s’apprête à fêter ses 50 ans.

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Faut-il célébrer ou non Mai 68 ? Le débat a été ouvert il y a quelques semaines par Emmanuel Macron lui-même, qui réfléchit à la manière avec laquelle commémorer les 50 ans du mouvement qui a transformé une grande partie des sociétés française et occidentales. Le journaliste Jean-Michel Aphatie apporte aujourd’hui sa contribution à cette commémoration en publiant Mai 68 au Pays basque, la liberté de ma mère, un livre-témoin centré notamment sur l’expérience de ses parents, qui ont vu leur vie changer profondément au cours de cette décennie des années 1960.

"En 1959, mes parents font construire une maison dans un hameau dans le Pays basque et y logent alors que jusque-là, ils avaient toujours habité dans des maisons avec des sols en terre battue, sans eau et sans électricité. Ils deviennent propres, et quand vous devenez propre vous avez un sentiment de dignité différent. C’est une évolution extraordinaire dans la vie. Dans cette maison, ils vont aussi y mettre la télévision, qui est un bouleversement des esprits", raconte-t-il d’emblée au micro de Sud Radio ce mardi.

"On se coupe du patriarcat, de la famille, de l’Église..."

Le journaliste ne se montre par ailleurs pas tendre avec les grandes figures nationales du mouvement de l’époque. "Mes parents ont été de vrais soixante-huitards. Ceux de Mai 68, Cohn-Bendit et les autres, c’est des faux ! Ils ont fait un hold-up sur Mai 68 ! Mai 68, c’est un mouvement qui saisit la France et les pays occidentaux du milieu des années 1950 jusqu’à la fin des années 1960. (…) C’est l’émancipation des individus. On se coupe du patriarcat, de la famille, de l’Église (qui avait un poids considérable). Les gens deviennent autonomes, libres. C’est ça, Mai 68 ! La conquête par les individus eux-mêmes de leur propre liberté", insiste-t-il.

Martelant que "Mai 68, c’est décider librement de son destin, pas jeter des pavés sur la tête des CRS", Jean-Michel Aphatie a également évoqué les conséquences immenses sur la vie des femmes de l’arrivée de la pilule en 1967. "Jusqu’à présent, le rapport amoureux était inégalitaire. À l’époque, si la femme était enceinte, l’homme ne risquait rien et pouvait partir s’il le voulait, alors que la femme voyait sa vie gâchée. En 1967 se pose concrètement pour la première fois la possibilité d’accéder à la contraception. C’est sur cette réforme-là que viendra s’adosser en 1974 la loi sur l’IVG. Ce sont des bouleversements très importants, majeurs !", déclare-t-il.

Réécoutez en podcast l’interview de Jean-Michel Aphatie dans le Grand Matin Sud Radio

 

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