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Covid 19 : "Emmanuel Macron exerce une forme de tyrannie sur les non vaccinés"

Après les mots sur les non vaccinés et le vote du pass vaccinal, Françoise Degois s'est montrée très critique envers le chef de l'État.

MAcron
Une bonne partie de la classe politique française, mais aussi des journalistes, écoutés via le logiciel Pegasus. (Ludovic MA / AFP)

Le Pass vaccinal a été adopté en première lecture ce jeudi matin à l'Assemblée Nationale. La veille, Emmanuel Macron s'était fendu d'une petite phrase lors d'un interview au Parisien sur les non vaccinés.

"Tout est malsain. Dans cette séquence, tout est malsain, juge Françoise Degois. Mais le plus malsain, c'est la forme de jouissance qu'on sent à travers les mots d'Emmanuel Macron. Il ne dit pas "nous avons décidé d'emmerder les non vaccinés", il dit "j'ai envie, moi, de les emmerder". On sent presque une forme de sadisme. "Je, moi, Emmanuel Macron"... ça en dit beaucoup sur cet esprit tortueux qui a présidé l'ensemble de ce quinquennat et qui procède toujours de la même manière : je caresse et je gifle".

"Souvenez-vous avec les gilets jaunes. La première semaine, "il fallait les comprendre", la semaine suivant, c'était des "foules haineuses". Vous vous souvenez des mots qui blessent, des larmes de crocodiles du 15 décembre sur LCI ? "J'ai compris, j'aime follement la France, j'ai appris follement à aimer les Français". Eh bien, le même Emmanuel Macron, le 5 janvier, explique qu'il a envie d'emmerder les non vaccinés".

"À écouter Macron, les non vaccinés sont responsables de tout"

"Tout cela procède de l'ensemble du fonctionnement de la façon de gouverner et de la psyché d'Emmanuel Macron. Plus grave, il utilise la stratégie du bouc émissaire. Elle est très dangereuse cette stratégie. D'ailleurs, il dit "les non vaccinés". Il mélange de façon malsaine les non-vaccinés et les anti-vax. Il sait parfaitement ce qu'il fait alors que nous savons tous qu'un anti-vax n'a pas tout à fait grand chose à voir avec un non vacciné. Le non vacciné peut être convaincu, l'anti-vax ne le peut".

"Il y a donc une forme de tyrannie qui s'exerce sur eux. À écouter le chef de l'État, ils sont responsables de tout : de l'épidémie - qui galope comme si 10% de non vaccinés étaient capables de contaminer 350.000 personnes par jour - ils sont responsables de l'effondrement de l'hôpital... C'est effrayant qu'un président utilise cette stratégie du bouc émissaire. Plus effrayant encore, une majorité de Français trouvent cela tout à fait normal".

Ce n'est pas un triomphe dans l'opinion non ?

"Absolument pas ! Toute la journée, les thuriféraires d'Emmanuel Macron sont légions sur l'ensemble des chaînes de télé et de radio. Ils nous expliquent que c'était un coup de génie d'une certaine manière car il dit tout haut ce que les Français pensent tout bas. Eh bien ce n'est pas vrai. Car les deux sondages qui ont été faits ce mercredi soir sont assez accablants pour le président. Ils ne sont pas terrifiants mais ils ne sont certainement pas à la hauteur de l'objectif recherché sciemment par ces déclarations. 53% des Français - dans 2 sondages différents - sont choqués par les propos d'Emmanuel Macron".

"53% contre 47%. Ça ne vous rappelle rien ? Ça me rappelle l'image de ce quinquennat, l'image de ce capitaine Fracas, de cet homme qui clive, qui fracture, qui divise, qui rompt. C'est une stratégie cynique car il va tirer la crise sanitaire jusqu'au bout du quinquennat pour éviter de parler des sujets qui fâchent et de tout le reste, tout ce qui ne lui convient pas vraiment : l'écologie, le pouvoir d'achat, l'immigration".

"Tout cela est cousu de fils blancs. On voit que l'opinion ne s'y trompe pas. Ce début d'année 2022 est assez catastrophique car il y a ces mots, cette opinion qui ne mord pas aux hameçons d'Emmanuel Macron et puis il y a la façon dont nos voisins européens nous regardent avec des yeux ronds. Je vous invite à lire la presse étrangère depuis deux jours, ça casse trois pattes à un canard".

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