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Liquidation de Brandt : le gouvernement veut croire à un "nouveau projet" industriel pour la région

Opération sauvetage, acte II : au lendemain de la décision de liquidation du groupe Brandt et de quelque 700 emplois, le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, a assuré que le gouvernement croyait en la possibilité d'un "nouveau projet" industriel pour la région, dans un autre domaine que l'électroménager.

Liquidation de Brandt / Usine / Gouvernement / France / Industrie
JEAN-FRANCOIS MONIER - AFP

Opération sauvetage, acte II : au lendemain de la décision de liquidation du groupe Brandt et de quelque 700 emplois, le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, a assuré que le gouvernement croyait en la possibilité d'un "nouveau projet" industriel pour la région, dans un autre domaine que l'électroménager.

"Je ne laisse pas tomber le sujet Brandt", a déclaré le ministre vendredi sur TF1, soulignant qu'"il y a un site industriel qui est présent, il y a des savoirs-faire qui sont présents et donc la capacité d'imaginer un nouveau projet industriel sur ce site".

"Ce ne sera pas forcément bien entendu dans le secteur de l'électroménager puisque pour Brandt c'est fini", a toutefois précisé le cabinet du ministre dans la foulée, "mais ça peut être dans d'autres secteurs".

Le centre Val-de-Loire, où se trouve les deux usines du groupe, près d'Orléans (Loiret) et à Vendôme (Loir-et-Cher)est une région "dont l'ADN est très, très marqué par les industries de l'armement", a déclaré à l'AFP le président de la région, François Bonneau.

Il se demande s'il n'y aurait "pas la possibilité de mettre en place une fabrication de drones".

"Il y a là un patrimoine industriel qui est tout à fait intéressant sur deux sites", a-t-il ajouté, soulignant qu'"au-delà du foncier, il y a des machines, il y a des lignes de production, des chaînes de production".

Le tribunal des activités économiques de Nanterre a prononcé jeudi la liquidation judiciaire du groupe centenaire d'électroménager Brandt, qui employait 700 personnes, notamment près d'Orléans, où se trouve le principal site industriel du groupe, avec 350 salariés.

La justice a ainsi rejeté un projet de Scop (société coopérative et participative), soutenu par le groupe Revive, qui devait permettre de sauver au moins 370 emplois.

Mais, tout en se voulant "prudent", le ministre des PME, Serge Papin, a estimé qu'il "reste encore une possibilité après la liquidation judiciaire", compte tenu de la vingtaine de millions d'euros mobilisés par l'Etat et les collectivités pour soutenir le projet de Scop : "on sait qu'il y a des expériences qui ont été réussies avec les Scop. Je pense notamment à Duralex", a déclaré M. Papin.

"D'ici la fin de l'année, on va se revoir avec les acteurs locaux pour essayer de rebâtir un projet. Un autre projet peut-être, un projet sérieux, tout aussi sérieux que celui-ci, avec plus d'investisseurs privés sans doute aussi", a ajouté M. Martin.

- Un "rebond" mais "sur le temps long" -

Bercy souhaite "capitaliser sur la dynamique qui a été engagée", mais en "prenant le temps de le définir d'abord de manière concertée et que ce projet soit le plus solide, pérenne possible", a indiqué le cabinet de Sébastien Martin, qui a indiqué souhaiter un "rebond", tout en évoquant une réflexion "sur le temps long".

"On a besoin d'agir et d'agir vite, c'est la détermination de la région", a déclaré pour sa part, François Bonneau.

En attendant, l'Etat "accompagnera les salariés pour faire en sorte que ce plan social soit bien construit", a-t-il assuré, ajoutant compter sur les entreprises "dynamiques" du bassin d'emploi d'Orléans, pour permettre à des salariés de Brandt de retrouver un emploi.

A l'annonce de la décision du tribunal, jeudi, le ministre de l'Economie et des Finances, Roland Lescure, et Sébastien Martin, ont rappelé que l'Etat et les collectivités avaient mobilisé une vingtaine de millions d'euros, et déploré que "les autres acteurs indispensables" n'aient "pas souhaité se positionner pour sauver Brandt", désignant, sans les nommer, les banques.

Une chaîne de montage de fours d'une usine Brandt, après l'annonce de la liquidation immédiate du groupe à Vendôme, le 11 décembre 2025 dans le Loir-et-Cher

Une chaîne de montage de fours d'une usine Brandt, après l'annonce de la liquidation immédiate du groupe à Vendôme, le 11 décembre 2025 dans le Loir-et-Cher

JEAN-FRANCOIS MONIER - AFP

"Il y a eu peu de partenaires bancaires, c'est vrai", a déclaré vendredi Sébastien Martin, qui aurait souhaité que, "face à l'urgence de la situation, on se dise que les procédures habituelles, on pouvait faire un peu mieux, un peu plus vite".

La CGT Métallurgie a appelé vendredi "l'ensemble des salariés à poursuivre la mobilisation", demandant "au procureur de la République de faire appel de cette décision" et à l'Etat, "au-delà des discours", de s'engager "pour maintenir l’activité de cette entreprise centenaire et garantir l’ensemble des emplois actuels".

Par Nicolas GUBERT, avec Benoît PELEGRIN à Rennes / Paris (France) (AFP) / © 2025 AFP

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