Opération coup de poing, mardi, dans l'enquête sur les soupçons de conflit d'intérêts dans les relations entre le président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte, et l'homme d'affaires et président du club de Montpellier, Mohed Altrad. Plusieurs perquisitions ont été menées, preuvent que "les policiers cherchent des preuves de cet éventuel conflit d'intérêt", a expliqué Philippe Kallenbrunn, journaliste rugby au Journal du Dimanche, invité du Grand Matin Sud Radio.
En cause, "un contrat privé, qui devait donner la possibilité à Bernard Laporte d'intervenir devant les cadres dirigeants du groupe Altrad". Ce qui est "parfaitement légal", précise le journaliste, auteur du livre Peur sur le rugby (éditions Marabout) : "Ce qui pose problème, c'est le fait que Bernard Laporte soit président de la fédération française de rugby et que Mohed Altrad devienne le partenaire maillot de l'équipe de France et soit soupçonné d'avoir sollicité Laporte pour qu'il intervienne en faveur de son club. Le contrat est le lien qui fait que la situation devient trouble."
Pas de quoi, pour le moment, véritablement inquiéter le patron du rugby français, a estimé Philippe Kallenbrunn : "Depuis le début, il estime qu'il n'est coupable de rien. L'épisode d'hier, pour lui, ce n'est que la suite logique de l'enquête (...) Il a dit que, même s'il était condamné, il resterait en place. Il a l'air déterminé à ne pas bouger. Le ministère n'a pas le pouvoir de le démettre. Et il n'y a pas de pression médiatique, il y a juste certains médias qui font leur travail, en révélant des informations qui sont importantes et qui montrent que le rugby français, aujourd'hui, est dirigé d'une façon qui interpelle un peu."
Écoutez l'interview de Philippe Kallenbrunn, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard