En l’absence de Brigitte Macron, c’est bien Zoé Sagan qui fait office de star de la journée au tribunal correctionnel de Paris. Présent parmi les 10 personnes jugées pour cyberharcèlement envers la Première dame de France, retour sur un homme qui, depuis 2018, arpente une frontière fine entre humour et diffamation sur les réseaux sociaux.
C’est en 2018 qu’Aurélien Pourson-Atlan, sous le nom de Zoé Sagan, débute sa carrière de satiriste. Un compte social au départ annoncé comme étant dirigé par une intelligence artificielle, dans lequel est dénoncé le monde des ultrariches, des personnalités politiques, de la mode, mais également des médias et du cinéma.
Twitter comme terrain de chasse
Prétendant avoir “infiltré le système” et voulant dénoncer le "lavage de cerveau mondial”, très vite les abonnés de Zoé Sagan augmentent et l’engouement commence à prendre.
Faisant de Twitter son terrain de jeu ou de chasse, Sagan va surfer sur la contestation des gilets jaunes pour accentuer ses attaques envers ses cibles habituelles. Le mouvement social sera aussi l’occasion de sortir un manifeste sur la crise et d’accomplir l’un de ses objectifs : prendre la plume et devenir écrivain, comme il le déclarera plus tard à Paris Match dans une interview.
En parallèle, l’homme de 41 ans publie en 2020 un livre intitulé Kétamine, où l’auteur reprend ses thèmes de prédilection : principalement la lutte contre les élites, la corruption, et tente de convaincre de la nécessité de faire exploser une “néosociété d'Ancien Régime”. Des propos accompagnés d’une plume provocatrice et sanglante.
Des vidéos intimes de Benjamin Griveaux...
La première affaire d’envergure arrive en février 2020. Zoé Sagan republie des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, diffusées en premier lieu par le blogueur russe Piotr Pavlenski, La polémique est totale. Après avoir mené une campagne sur les “valeurs familiales traditionnelles”, le candidat LREM est contraint de démissionner dès le lendemain. Sagan fait sa première victime.
Après des années d’anonymat, celui qui est défendu par l’avocat Juan Branco accorde une interview à Paris Match dans laquelle il se dévoile son sous vrai nom Aurélien Pourson-Atlan. Une révélation consistant à se protéger “des menaces” qu’il reçoit. Mais le compte Zoé Sagan ne cesse pas pour autant ses habituelles moqueries.
...à l'affaire Cauet
Autre fait d’armes de celui qui a aussi commencé dans la publicité : l’affaire Cauet. En 2024, l’écrivain est à l’origine de la polémique sur l’animateur de NRJ, notamment avec un appel à témoins lancé sur ses réseaux sociaux. Les déclarations pleuvent, le présentateur radio est accusé de viols et d’agressions sexuelles.
Parmi ses cibles récurrentes : Gabriel Attal, Marlène Schiappa ou encore Cyril Hanouna, mais plus particulièrement le couple présidentiel d'Emmanuel et Brigitte Macron. Sur Twitter puis X, Aurélien Pourson-Atlan publie régulièrement des posts indiquant la transidentité de la première dame.
Jusqu'à 2 ans d'emprisonnement
Mais cette fois l’adversaire est de taille, et le compte de Zoé Sagan ferme en juillet 2024 pour violation des règles de la plateforme. S’ensuit une plainte — et pas des moindres —, celle de la Première dame en août 2024 pour cyberharcèlement.
À présent sur le banc des accusés, Aurélien Pourson-Atlan devra répondre de ses accusations. Il encourt jusqu'à 2 ans de prison et 45.000 € d'amende pour cyberharcèlement aggravé. Pourtant, un autre compte portant le nom de Lia Sagan a été créé depuis quelques mois et semble reprendre les mêmes thématiques propres à Zoé Sagan. Reprise d'un fan ou réouverture d'un second compte ? Quoi qu'il en soit, il sera compliqué de supprimer totalement les accusations circulant sur X au sujet de la première dame.
Pensez-vous que Brigitte Macron va venir à son procès aujourd’hui ou a-t-elle mieux à faire ? https://t.co/cp9ByilWLR
— Lia Sagan (@liasagan) October 27, 2025