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Yves Lefebvre: "On ne veut pas d'une police de proximité à la sauce Chevènement"

Par La Rédaction

Yves Lefebvre (Secrétaire général Unité SGP Police FO) était ce jeudi l'invité de Véronique Jacquier dans le Grand Soir Sud Radio.

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Le malaise est de plus en plus palpable dans les rangs de la police et bon nombre de fonctionnaire ont récemment fait part de leur ras-le-bol, avec notamment plusieurs actions symboliques comme ces multiplications d'arrêts maladie en signe de protestation contre la hiérarchie (les policiers n'ayant pas le droit de grève ndlr). La grogne ne faiblit pas, d'autant qu'une visite très attendue d'Emmanuel Macron à Lyon a dû être écourtée, alors qu'il devait y prononcer un discours à l'attention des effectifs de police. Une situation qui traduit une certaine difficulté de communication, ce que dénoncent plusieurs représentants syndicaux.

"Il y a une volonté de la DCSP de mettre un frein à la réforme des cycles de travail"

Invité ce jeudi du Grand Soir Sud Radio, Yves Lefebvre (Secrétaire général Unité SGP Police FO) ne dit pas autre chose et insiste sur la "frustration" de ses collègues. "Je ne dirais pas que le coupe est pleine mais c'est vrai qu'il y a eu quand même un sentiment de frustration, quand on a appris que le président ne s'adresseraient pas aux forces de l'ordre", déplore-t-il. "On attendait beaucoup des déclinaisons du président, qui plus est après le mouvement social de la semaine dernière, durant lequel quelque 2 500 de nos collèges ont cessé le travail pendant une journée, pour des raisons de fatigue avancée", poursuit-il.

Tout n'est cependant pas à jeter selon lui, notamment parce qu'un dialogue existe bel et bien avec l'Élysée. "Il y a eu des échanges importants, c'est pour ça que j'insiste bien sur la frustration qui est tout à fait relative, parce qu'il était prévu que l'on soit reçu pendant une vingtaine de minutes par le chef de cabinet du président de la République et finalement, on a été reçu pendant presque 1h20", explique-t-il. "On a abordé des points essentiels, comme le temps de travail des policiers avec la fameuse réforme des cycles pour laquelle on ne voit absolument rien venir", regrette-t-il toutefois. "On patine, passez moi l'expression, dans la choucroute depuis trop longtemps avec une volonté plus ou moins affichée de la Direction Centrale de la Sécurité Publique de mettre un frein à cette réforme, à laquelle aspirent tous les policiers aujourd'hui", surenchérit-il.

Mais alors qu'attend-il du discours sur la sécurité que prononcera le chef de l'État le 18 octobre prochain ? "Je crois que le président et Gérard Collomb ont compris notre message, c'est-à-dire qu'on ne veut pas d'une police de proximité à la sauce Chevènement", constate-t-il. "J'attends de voir quelles vont être les orientations, il y a beaucoup de projets sur la table, on parle d'une réorganisation complète de la police nationale. Mais pour nous, il est inconcevable que l'on puisse penser à une quelconque fermeture de commissariat, on le l'acceptera pas", prévient-il, réclamant au passage  "une politique de donnant-donnant", avec des concessions des policiers sur "les réorganisations de service" et, en échange, des efforts du gouvernement "sur le temps de travail et la capacité de pouvoir concilier vie professionnelle et vie familiale". Et l'intéressé de conclure son propos en rappelant que "32 suicides" ont été recensés chez les policiers "depuis le début de l'année".

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