C’était un petit rendez-vous incontournable de la vie politique et économique : tous les mois, les chiffres du chômage publiés et commentés par le ministère du Travail donnaient lieu à de multiples débats plus ou moins passionnés. Ce mercredi 24 janvier marque toutefois la fin de cet indicateur tel qu’on le connaît dans sa forme actuelle puisque désormais, les résultats seront publiés à intervalles plus espacés. Et la "tradition" s’est achevée par des résultats mi-figue mi-raisin pour le gouvernement. Ainsi, selon les chiffres de Pôle emploi et du ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (qui n’ont exercé aucune activité) a très peu bougé au mois de décembre, baissant de seulement 0,1% sur un mois en France métropolitaine.
Quoi qu’il en soit, les Français ont toujours un avis bien tranché sur le chômage et les mesures prises par leurs gouvernants. Selon un sondage Ifop/Fiducial pour Sud Radio et CNews, 75% d’entre eux pensent ainsi que la récente réforme du Code du travail par ordonnances va "entraîner une multiplication des plans de licenciement". Un chiffre fort, mais pas si étonnant selon Frédéric Dabi, directeur-adjoint de l'Ifop. "La réforme du Code du travail n’était pas soutenue par les Français, elle a été acceptée car elle faisait partie de l’offre présidentielle d’Emmanuel Macron", souligne-t-il avant de pointer une forme de paradoxe dans l'opinion des Français. "Dans le contexte que l’on connaît (Carrefour, Pimkie), les Français estiment que cette réforme risque d’entraîner une multiplication des plans de licenciement, ce qui est quelque part un contre-sens puisqu’elle permet de faire plus facilement des ruptures conventionnelles collectives, ce qui n’est pas la même chose", rappelle-t-il.
Quatre Français sur dix estiment entre autres que les mesures économiques et fiscales prises depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron vont permettre de "faire baisser le chômage en France". Enfin, 14% des Français s’estiment en accord avec la fameuse phrase de François Mitterrand selon laquelle dans la lutte contre le chômage, "on a tout essayé".
