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Philippe, Hulot, Baroin… Les politiques français indignés par Donald Trump

Par Benjamin Jeanjean

La classe politique française a largement commenté ce vendredi matin la décision de Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Accord de Paris.

François Baroin lors du congrès de l'association des maires de France le 31 mai 2016 à Paris (©AFP)

En choisissant de faire cavalier seul sur la question climatique, au détriment même de l’avis des grandes entreprises américaines, Donald Trump s’est attiré bon nombre de reproches au sein de la communauté internationale. Après le président Macron en personne hier soir, toute la classe politique française est à l’unisson ce vendredi pour fustiger l’attitude du président américain, alors que l’urgence climatique n’a jamais été aussi grande.

Au micro de RTL, le Premier ministre Édouard Philippe a déploré le fait que Donald Trump entende "essayer de régler les problèmes tout seul". Selon lui, il existe "un nombre considérable d'acteurs politiques, économiques, syndicaux, associatifs, qui ont parfaitement conscience que Pittsburgh est sur la même planète. Nous devons continuer à discuter avec eux", a-t-il déclaré, faisant référence à la déclaration de Donald Trump invoquant les électeurs de Pittsburgh qui l’auraient élu, et non ceux de Paris. "Parmi les signataires, le sentiment partagé c'est que cette décision renforce l'urgence de l'action et la nécessité de rester groupés. Et cela renforce la place de la France dans le souci de chercher constamment des solutions collectives à des problèmes collectifs", ajoute le locataire de Matignon.

Pour Nicolas Hulot, Donald Trump "injurie l’avenir"

Ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot était, lui, l’invité de France Inter ce vendredi. Face à la décision de Donald Trump, l’écologiste convaincu a évoqué une "gifle", de la "colère" et "une profonde injustice". "On injurie l'avenir, il y a de la colère et de la crainte. On est à un moment critique et ce n'était pas le moment", fustige-t-il.

Même son de cloche chez Jean-Christophe Cambadélis. "Sa décision est une agression, une agression contre notre bien commun, c'est-à-dire la planète (...) on ne peut pas laisser passer ça", a déclaré sur Europe 1 le Premier secrétaire du Parti socialiste, avant de lancer un appel à un sursaut européen sur la question. "Il faut que l'ensemble des Européens (...) prennent des mesures et mènent une véritable campagne pour le retour des États-Unis dans l'accord de Paris", a-t-il plaidé.

Royal : "Un homme cherche à prendre en otage tous les habitants de la planète"

Sur le plateau de Cnews, l’éphémère candidat EELV à la présidentielle Yannick Jadot a dénoncé une décision "criminelle pour le climat". "À l'Europe de prendre le leadership du grand chantier de la transition énergétique. (…) L'Europe doit faire bloc et faire de la transition énergétique un grand projet collectif et d'investissements créateurs d'emplois", préconise-t-il.

 Dès hier soir, l’ancienne ministre de l’Environnement Ségolène Royal avait fait part, elle, de sa colère au micro de BFMTV. "Nous venons d'assister à la scène tragique d'un homme qui, à lui tout seul, cherche à prendre en otage tous les habitants de la planète. Il ne faut pas le laisser faire, ce serait un très grave délit contre l’humanité, s'il parvenait à ses fins", a-t-elle fulminé avant de terminer sur une note d’espoir. "Il faut quatre ans pour sortir de l’accord de Paris. Dans quatre ans, ce sera la fin du mandat de Donald Trump. Par conséquent, il faut à présent que toutes les forces positives s'unissent pour empêcher la destruction de l'accord de Paris", a-t-elle noté. 

Baroin : "Une décision irresponsable, lamentable" d’un président à "l’égoïsme forcené"

À droite aussi, le ton est dur envers cette décision. Sur Radio Classique, François Baroin a critiqué une décision "irresponsable, lamentable, qui montre que cette administration et ce président est d'un égoïsme forcené (...)". "La planète ne lui appartient pas, n'appartient pas aux puits de pétrole américains qui votent républicain dans le Texas. La décision de Trump est une décision qui (...) ne prend pas conscience de la responsabilité vis-à-vis des générations futures, donc je comprends parfaitement la réaction du président français, de même que je comprends parfaitement les réactions internationales", ajoute le chef de file des Républicains pour les législatives.

Pour rappel, du côté du Front national la critique est bien plus voilée. Invité ce matin de Sud Radio et Public Sénat, le secrétaire général du parti, Nicolas Bay, a assuré "comprendre la logique de Donald Trump". Selon lui, "il faut se garder de donner des leçons de morale et de faire de l’ingérence dans la vie intérieure d’une autre nation".

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