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Patrick Kanner : "Hidalgo ira jusqu’au bout. Se ranger derrière Jadot c’est non"

Patrick Kanner, sénateur PS du Nord, président du groupe Socialiste Écologiste et Républicain au Sénat et ancien Ministre était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 26 octobre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15.

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Patrick Kanner  interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 11 janvier, dans "le petit déjeuner politique".

Covid-19 : la solution est "la vaccination obligatoire" pour Patrick Kanner

Le pass sanitaire pourrait être prolongé pour contrôler l’épidémie et le risque de résurgence du virus. L’Assemblée nationale a adopté le texte, qui commence sa navette parlementaire la semaine du 26 octobre 2021 au Sénat. "On va devoir subir encore ce Pass sanitaire", confirme Patrick Kanner. Il estime que "c’est un système où, finalement, la moitié des Français contrôle l’autre moitié des Français et réciproquement" mais juge que cet outil est un "pis-aller".

La solution, juge le sénateur PS, c’est "la vaccination obligatoire, universelle… c’est-à-dire arriver à un taux d’immunité le plus large possible, sachant qu’aujourd’hui on est à 30.000 35.000 Français qui se vaccinent tous les jours". "Pour arriver à cette immunité, il faut attendre jusqu’à 2022. Et, d’ici-là, il y aura d’autres vagues potentielles."

C’est la raison qui le pousse à déclarer que "le pass sanitaire, on va le subir encore". Mais l’ancien ministre déclare qu’il ne "veut pas que ce soit reporté jusqu’au 31 juillet 2022".

Impossibilité de voter au printemps : "c’est du pipeau sur le plan juridique"

"On n’est pas favorables au principe du Pass sanitaire, mais on va le subir", explique Patrick Kanner qui demande "qu’il y ait une clause de revoyure". Cette dernière doit permettre un réexamen de la situation "en janvier, en février" ; il souligne que cette clause est "ce qui va être voté au Sénat, donc, jeudi prochain".

Les députés estiment qu’il sera impossible de revoter car la campagne présidentielle sera en cours. "C’est totalement idiot", juge Patrick Kanner. Si, effectivement, il n’y aura plus de "textes" qui sont votés, "nous sommes en séance, ce qui veut dire que s’il faut réunir, même début avril, le parlement en urgence, on ne va pas se priver de cela". "L’exécutif est toujours dans sa logique de concentration du pouvoir, dans un pouvoir jupitérien."

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, est celui qui a présenté cette difficulté, mais pour l’ancien ministre "c’est du pipeau sur le plan juridique".

 

Pass sanitaire prolongé : "Je pense que le Président de la République peut passer en force"

Concernant un possible compromis entre les deux chambres parlementaires, Patrick Kanner rappelle que "la majorité est majoritaire", ce qui rend les discussions quasiment impossibles selon lui. "Par contre, ce que j’ai remarqué quand même, c’est qu’au moment du vote à l’Assemblée nationale, il n’y avait que 10 voix d’écart entre les deux positions. Et que sur un article, notamment l’Article 2, il n’y avait qu’une seule voix d’écart." Pour lui, cela est représentatif d’un doute qui s’installe "y compris dans la majorité présidentielle".

"Je pense que le Président de la République peut passer en force", analyse le président du groupe socialiste au Sénat. Mais il rappelle que le Sénat "est encore quand même la deuxième chambre de notre pays".

 

Vaccination obligatoire : "on reproposera des amendements"

Le gouvernement français n’a pas tranché sur la vaccination obligatoire, qu’Emmanuel Macron ne veut pas instaurer. "Nous, on reproposera des amendements", annonce Patrick Kanner, qui y est favorable. Mais certains s’inquiètent du retrait ou de la baisse d’efficacité réelle de certains vaccins. "Il y a quatre ou cinq milliards de citoyens dans le monde qui sont vaccinés", rappelle le sénateur qui est vacciné. "Qu’il y ait, entre guillemets, des situations critiques, oui. Mais sur le nombre de vaccinés, le coût avantages/inconvénients est évident."

 

Majorité électorale à 16 ans : "nous avons déposé une proposition de loi en ce sens"

Patrick Kanner soutient Anne Hidalgo, candidate PS pour 2022 qui a lancé sa campagne à Lille dans le Nord. Cette dernière a proposé une baisse de la majorité électorale, aujourd’hui fixée à 18 ans, à 16 ans. "Non seulement j’y suis favorable, mais nous avons déposé une proposition de loi en ce sens", rappelle le sénateur du Nord. Cette proposition "sera examinée, je l’espère, avant la fin de l’année 2021".

"Je pense qu’il faut renverser la table, il faut faire confiance à la jeunesse", estime Patrick Kanner. Pour lui, la majorité électorale doit permettre aux jeunes de participer "aux affaires qui les concernent", notamment sur le plan local mais aussi au niveau national. "Les jeunes ont beaucoup évolué, sont beaucoup plus matures."

 

"Participer au choix démocratique est un élément important"

Le risque de manipulation, notamment par l’information, n’inquiète pas Patrick Kanner qui souligne qu’à 18 ans, "quelqu’un qui est au domicile de ses parents peut être influencé par ses parents". "Il y a un moment donné où il faut faire confiance. Et moi, je fais le pari de la confiance, je fais le pari de la jeunesse. Osons la jeunesse."

L’ancien ministre de la Jeunesse rappelle qu’à 16 ans il est possible d’avoir le BAFA, d’être salarié… "j’estime que participer au choix démocratique est un élément important". La volonté d’abaisser l’âge légal du droit de vote est également liée à l’idée que plus un citoyen s’engage tôt, plus il est "fidèle aux échéances démocratique", ce qui permettrait, sur le long terme, de lutter contre l’abstention.

Pour le sénateur, "il faut donner un message" à la jeunesse, contrairement à Emmanuel Macron. Ce dernier a donné "le SNU" que le ministre qualifie de "gadget", et n’a pas fait "le RSA pour les jeunes". Alors que l’exécutif va "utiliser la garantie jeune, que j’ai créée avec Rebsamen", rappelle Patrick Kanner, le PS voulait "un revenu pour les jeunes les plus en difficulté" car "aller à la soupe populaire" n’est pas "normal" pour les étudiants.

 

"Le vote à 16 ans, c’est une clé d’entrée pour moderniser cette démocratie qui en a bien besoin"

Si Patrick Kanner veut la majorité électorale à 16 ans, il rappelle que "la majorité au sens large du terme est une chose différente". Toutefois, il souligne que "la majorité pénale, elle est déjà à 16 ans : vous pouvez être emprisonné à 16 ans". Une possibilité qui existe, mais sous certaines conditions.

"Le vote à 16 ans, c’est une clé d’entrée pour, j’ai envie de dire, moderniser cette démocratie qui en a bien besoin." Une réforme qui pourrait en appeler d’autres, comme par exemple sur le permis de conduire : "passer le Code sur le temps scolaire, serait une excellente idée", estime le sénateur du Nord.

Anne Hidalgo "est passée de la candidate pour la candidature, à la candidate pour la Présidence de la République"

Le lancement de la campagne présidentielle d’Anne Hidalgo semble patiner. Mais pour Patrick Kanner, "il y a eu un avant et un après Lille" avec une salle "archi-bondée". Lors de cette intervention, "la candidate Anne Hidalgo a, je crois, changé de statut". Le sénateur PS estime qu’elle "est passée de la candidate pour la candidature, à la candidate pour la Présidence de la République".

"Je crois que ce pays a besoin d’une gauche de gouvernement, social-démocrate. Aujourd’hui, il y a sept candidats à gauche ; mais, pour moi, celle qui est la plus crédible, celle qui porte le plus d’espoir, celle qui, finalement vient de la famille politique qui a déjà dirigé ce pays, c’est Anne Hidalgo."

Anne Hidalgo "ira jusqu’au bout"

François Hollande semble réticent à soutenir Anne Hidalgo. "Il est dans une logique à la Hollande", explique l’ancien ministre de la Jeunesse. "Il la soutient, et en même temps il lui met la pression pour dire ‘voilà, il faut que tu sortes les tripes pour que ça passe auprès du public’."

Le sénateur PS estime que l’ancien Président est "toujours attentif à l’avenir" mais rappelle qu’il "a dit clairement qu’il n’était pas candidat". La candidature d’Anne Hidalgo, choisie face à Stéphane Le Foll, est désormais fixée. "Les choses sont claires". Anne Hidalgo "ira jusqu’au bout", déclare Patrick Kanner. Il tient à répondre à "ceux qui espèrent" qu’Anne Hidalgo retire sa candidature en faveur du candidat écologiste Yannick Jadot : "la réponse c’est non".

 

Echange entre Zemmour et une femme voilée : "On a assisté à une apostasie"

Le 25 octobre 2021, sur Cnews, un échange entre Eric Zemmour et une femme voilée a fait polémique ; "j’ai été horrifié", souligne Patrick Kanner. "J’ai regardé tout le reportage, j’ai été horrifié. D’ailleurs, je ne comprends pas comment Monsieur Morandini peut se prêter à ce jeu là."

Le sénateur juge que l’émission est allée "beaucoup, beaucoup trop loin" et parle d’apostasie, soit "demander à quelqu’un de renier sa foi en public". "On a assisté à une apostasie, comme on a pu voir cela quand les Nazis demandaient à des populations de baisser leur pantalon pour vérifier si monsieur était circoncis ou pas."

 

Cnews : "ce genre d’excès , finalement, correspond à une vision de haine de la société"

Il rappelle que le voile "est un signe religieux qui, dans la loi française, n’est pas interdit". En France, sur la voie publique, là où a eu lieu l’interview, "vous avez le droit de porter une croix, de porter une kippa de porter un voile" ; la loi ne fixe en effet que comme limite que le visage soit visible.

"L’amener à se dévoiler pour dire, finalement, je suis une française comme les autres, a été pour moi horrible", explique l’ancien ministre. Il a donc décidé qu’il ne "répondrait plus aux sollicitations d’interview de Cnews".

"Ce qui est insupportable, par rapport à une chaîne publique, c’est qu’on puisse prêter le flanc à ce genre d’excès qui, finalement, correspond à une vision de haine de la société."

 

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