Les députés de la majorité ont rendez-vous avec leur Président de la République, ce mardi soir. Une réunion qualifiée de "calinothérapie", par certains. Mais "c'est un peu plus que de la calinothérapie", précise Mounir Mahjoubi. L'objectif, selon le député de Paris, c'est "de reprendre le temps, avec le Président, de rediscuter du chemin".
"Au quotidien, nous travaillons !", affirme-t-il, rapportant "des violences infinies que vivent des députés qui malgré tout, retournent sur le terrain ! Ils font un boulot extraordinaire". Mais les députés "ne vont pas venir se plaindre ce soir", annonce le parlementaire. "Nous soutenons Emmanuel Macron et son projet, ce soir on va se dire comment on continue ensemble", ajoute-t-il.
Une "grève de la loi" paralyse la réforme des retraites
À l'ordre du jour de la réunion, la réforme des retraites. "Certains collègues travaillent depuis 2 ans sur la réforme des retraites, ils ont consacré l'intégralité de leur mandat à cette réforme", souligne le député LREM. Pour lui, l'importance, "c'est d'avoir des députés qui comprennent la réforme, qui décident de comment on va la changer". Et Mounir Mahjoubi place ses espoirs en ses leaders. "Je crois fort à Emmanuel Macron et Édouard Philippe pour écouter les députés".
Mais l'adoption de la réforme des retraites est pour le moment bloquée par 19.000 amendements déposés par les élus de la France insoumise. "La France Insoumise a décidé de tuer la commission. On ne peut pas traiter 19 000 amendements de conneries !", s'emporte le parlementaire qui souligne que le parti de Jean-Luc Mélenchon "assume de faire la grève de la loi". Mais il prévient, "nous ne repartirons pas à zéro après la commission spéciale. Nous redémarrerons un cycle de discussion au sein de l'hémicycle".
Un projet alternatif pour le congé de deuil parental
La polémique faisant suite au rejet du prolongement du délai de congé de deuil parental, devrait prendre fin avec la proposition d'un projet alternatif. "Les députés LREM ont été très blessés que d'autres puissent croire que nous n'avions pas dans nos cœurs l'intérêt des familles en deuil", témoigne Mounir Mahjoubi. "Nous allons faire des propositions : un congé de trois semaines, universel. Trois semaines de répit de deuil, un accompagnement financier et psychologique. C'est ce que nous proposerons", annonce-t-il. Seul regret, "ne pas avoir proposé ce projet alternatif dès le jour de la discussion", confesse le député qui précise que la majorité souhaitait "proposer un plan global".
Le parlementaire précise que les députés "ont beaucoup travaillé", notamment avec le gouvernement, des députés, des partenaires sociaux et des associations. "Je souhaite une nouvelle méthode : réunir le gouvernement, le parlement avec les partenaires sociaux", se réjouit Mounir Mahjoubi.
Alors que des rumeurs prétendent qu'Emmanuel Macron devrait donner des signes à l'électorat de droite en se préoccupant davantage des thèmes régaliens, dont l'immigration et l'identité. Des informations en partie démenties par le député : "J'écoute ce que dit Emmanuel Macron : il parle de bien plus de sujets que seulement du régalien !". Il reconnaît cependant que "le sujet migratoire est mal traité au niveau européen et a des conséquences en France", considérant que "c'est tout le continent qui doit se poser cette question". "Il faut lutter en même temps contre le séparatisme et contre les discriminations. J'en veux à la gauche de ne pas avoir soutenu Mila", interpelle Mounir Mahjoubi. "Il faut avoir les mêmes indignations et se battre pour les deux".
Derrière Benjamin Griveaux malgré tout
Bien que les relations entre les deux hommes n'ont pas toujours été au beau fixe, c'est bien derrière Benjamin Griveaux que Mounir Mahjoubi a décidé de se placer pour les élections municipales à Paris. "J'ai fait le choix des marcheurs avec Benjamin Griveaux", insiste-t-il. Bien que les sondages indiquent un duel au second tour entre Anne Hidalgo et Rachida Dati, le député de Paris estime "qu'il reste encore du temps dans cette campagne" et propose "un Paris des 240 quartiers", avec davantage de participation des citoyens dans les décisions municipales.
La fronde menée par Cédric Villani et Paula Forteza, tous deux collègues de Mounir Mahjoubi, est regrettable pour l'élu. "Nous ne serons jamais des opposants politiques, il faut que cette situation prenne fin, il faudra bien que l'on travaille ensemble", estime-t-il. Et quant au manque de sympathie de son candidat, Benjamin Griveaux, le député LREM affirme que "les parisiens ne cherchent pas un maire qui soit leur copain, ils cherchent un maire qui fasse les choses ! Benjamin Griveaux est très bien pour cela".
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