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La réforme du code du travail loin de convaincre syndicats et organisations patronales

Par Benjamin Rieth avec AFP

Le gouvernement a dévoilé mardi sa feuille de route sur la future réforme du code du travail par ordonnances, donnant un calendrier détaillé mais aucunes mesures précises.

Le gouvernement dévoile sa feuille de route pour la réforme du code du travail

Le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre du Travail Muriel Pénicaud ont dévoilé mardi la feuille de route de la réforme du code du travail qui doit permettre d’adopter les ordonnances à la rentrée 2017. Néanmoins, si ce document de travail est très clair sur le calendrier, il ne contient aucune indication précise sur les futures mesures prises par le gouvernement. "Je comprends pas, ou je comprends très bien, pourquoi le gouvernement cache ses intentions: il sait que ce qu'il va annoncer ne va pas faire plaisir", a d’ailleurs réagi le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis sur BFMTV. "Le gouvernement donne des indications. Si je voulais paraphraser M. Macron, c'est 'de la poudre de perlimpinpin' qu'il a annoncée aujourd'hui".

Des syndicats pas vraiment convaincus

De leur côté, les syndicats, reçus ces dernières semaines par l’exécutif, se montrent également sceptiques. "Les salariés et travailleurs seront les grands perdants de cette réforme", a affirmé sur CNEWS Philippe Martinez, le leader de la CGT promettant d’ores et déjà des "mobilisations". Il a dénoncé une réforme qui repose sur "le même principe" que la loi travail: "une entreprise, une loi différente avec des dérives importantes possibles et un dumping social généralisé"

À la CFDT, on dénonce une réforme "déséquilibrée en termes de sécurisation des parcours des salariés". Le programme de travail présenté par le gouvernement "demeure à ce stade très général et peu précis sur les mesures envisagées", a estimé dans un communiqué l'organisation syndicale, qui veut y voir "une opportunité pour les partenaires sociaux de faire des propositions tout au long de la phase de concertation", soit jusqu'à début septembre. 

Dans l’après-midi, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, s'est lui félicité auprès de l'AFP de voir le rôle de la branche "réaffirmé" dans le programme de travail présenté mardi par le gouvernement. "Mais il va falloir voir comment cela s'ajuste et c'est une autre paire de manches", a souligné le leader syndical. Pour autant, il reste des points "potentiellement négatifs" selon Jean-Claude Mailly, qui déplore, à l’image de la CFDT, "le plafonnement des (dommages et intérêts aux) prud’hommes". "Pour le moment la concertation continue et c'est maintenant qu'on verra si au delà d'une concertation, on sera entendu ou pas. On verra si après les législatives c'est une démarche sincère", a-t-il conclu.

Jean-François Copé, premier soutien de la réforme

Le discours est aussi resté très prudent du côté des organisations patronales, le Medef parlant de pistes "intéressantes" devant "être précisées". La principale organisation patronale a d’ailleurs déclarer vouloir rester "extrêmement vigilante dans la phase de concertation qui va s'ouvrir pour que les mesures proposées gardent leur ambition initiale pour avoir un effet réel sur le fonctionnement du marché du travail". La confédération des PME a dit elle vouloir veiller "à ce que les TPE/PME […] puissent bénéficier des possibilités d'adaptation qui seront ouvertes à la négociation collective par la loi". "Il faut que l'on puisse gagner cette bataille-là. Sur ce sujet, nous faisons front commun avec Emmanuel Macron", a-t-il insisté. "C'est maintenant qu'il faut le décider parce qu'après, il sera trop tard", a-t-il dit.

Finalement, seul Jean-François Copé semblent pleinement satisfait des objectifs affichés par le gouvernement mardi. "Ce projet est exactement celui que je défends aussi bien sur le fond que sur la méthode, celle des ordonnances", a affirmé le maire de Meaux lors de l'émission L'épreuve de vérité, sur Public Sénat, avec l'AFP, Radio Classique et Les Echos. Pour Jean-François Copé, "il n'y a aucune hésitation, il faut soutenir de manière très claire" le texte, aussi bien "dans la prochaine Assemblée" que "dans le pays, parce que nous aurons des forces très réactionnaires pour l'empêcher".

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