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Fabien Di Filippo (LR) : "Ça fait un moment que l'autorité de l'État est défiée"

Par Benjamin Jeanjean

Député de Moselle et secrétaire général adjoint des Républicains, Fabien Di Filippo était l’invité politique du Grand Matin Sud Radio ce mercredi.

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"Il s'est passé des choses très graves. Il faut d’abord avoir une pensée pour la personne décédée et sa famille, c’est clair, mais aussi se rendre compte – et ça fait des mois qu’on le dit – qu’il y a des quartiers où l’autorité et la République ont complètement disparu et qui sont un terreau fertile pour ce type de délinquance". Le député (LR) de Moselle Fabien Di Filippo ne mâche pas ses mots au moment de commenter les émeutes de la nuit dernière à Nantes, suite à la mort d’un homme lors d’un contrôle de police.

"Collomb, l’exécutant d’une politique laxiste voulue par Philippe et Macron"

Le parlementaire de 31 ans dénonce aujourd’hui l’inaction du gouvernement en matière sécuritaire. "Vous avez au gouvernement des spécialistes du marketing et de la communication politique, qui emploient parfois des grands mots, mais si derrière la seule réponse c’est la police de sécurité du quotidien, nous sommes malheureusement condamnés à revivre ce genre d’épisodes. On n’a pris la mesure ni des problèmes sociaux de ces quartiers, ni des problèmes sécuritaires. Quand il y a des émeutes et qu’on détruit des quartiers entiers, les premiers à en souffrir, ce sont les habitants ! J’ai une pensée pour eux. (…) Que le gouvernement apporte des messages de soutien aux autorités, ça ne suffit pas. Plusieurs candidats à la présidentielle proposaient 10 000 effectifs supplémentaires dans les forces de l’ordre. D’après les perspectives budgétaires que nous avons, l’objectif ne sera pas tenu. Mais si en plus c’est complètement cannibalisé par la police de sécurité du quotidien, absolument rien ne va changer sur le terrain en termes de sécurisation. Gérard Collomb doit en prendre conscience", déclare-t-il au micro de Sud Radio, tout en ne rejetant pas toute la faute sur le ministre de l’Intérieur. "Ce n’est pas le principal responsable. Il est l’exécutant d’une politique laxiste voulue par Édouard Philippe et Emmanuel Macron", avance-t-il.

Entre les violences à Nantes et l’évasion de Rédoine Faïd dimanche dernier, c’est la légitimité et l’autorité de l’État qui sont aujourd’hui défiées en France selon Fabien Di Filippo. "Ça fait un moment que l’autorité de l’État est défiée. Je ne reproche pas au gouvernement d’être responsable de la situation mais de l’aggraver par les mesures qu’il prend et surtout qu’il ne prend pas. Pour Rédoine Faïd, on a quand même une conjonction de faits très intéressante. On sait qu’il est très dangereux et que c’est même un meurtrier multirécidiviste. Il a des antécédents de braquage. Des dysfonctionnements sont signalés au sein de la prison, y compris sur les brouilleurs de portable. L’administration pénitentiaire fait remonter des risques d’évasion… Ça fait quand même beaucoup ! Quand j’entends Mme Belloubet dire hier dans l’hémicycle qu’on cherchera les responsables, je lui conseille de balayer devant sa porte", lance-t-il.

"En France, il y a 47 ou 48 aides sociales différentes, c’est assez incroyable"

Celui qui est par ailleurs secrétaire général adjoint des Républicains s’est également exprimé sur la loi anti-fake news récemment votée. "Avec ce gouvernement, j’ai l’impression qu’on réinvente tout en permanence. En réalité, il n’y a pas grand-chose de neuf. On vote une loi pour l’interdiction du portable à l’école et on se rend compte qu’elle existe déjà depuis 2010. Là, vous avez une loi sur les fake news alors que depuis 1881, la loi française condamne les fausses nouvelles, protège contre l’injure, contre la diffamation, etc. Le problème, c’est que le ver est dans le fruit dès le départ puisque la définition de la fake news dans cette loi est complètement poreuse et ne recouvre absolument rien. Le gouvernement a de toutes façons une majorité qui lève la main sur commande, donc s’il veut faire passer ce texte, ils le feront passer. Mais qu’ils écoutent ce qu’on leur dit ! Ça va poser un nombre de problèmes, avec des contentieux notamment en période de campagne électorale qui vont être ingérables et créer un engorgement sans fin des tribunaux", prévient-il.

Enfin, Fabien Di Filippo s’est dit en faveur du regroupement du RSA, de la prime d’activité et de l’allocation handicapé dans un versement unique. "En France, il y a 47 ou 48 aides sociales différentes sous conditions de ressources. C’est assez incroyable, les gens ne s’y retrouvent plus dans ce maquis. Surtout, on n’a plus la possibilité de contrôler s’il est vraiment intéressant de reprendre un emploi. Il faut regrouper toutes ces aides sociales dans un guichet unique, une allocation sociale unique, dont le montant et le plafond ne dépassent pas celui de l’activité", déclare-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Fabien Di Filippo dans le Grand Matin Sud Radio

 

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