Éric Zemmour : "La France périphérique n’est pas celle des banlieues"
Pour Éric Zemmour, la manifestation des Gilets Jaunes le 17 novembre 2018 a encore une fois rappelé qu’il existe non pas une mais deux France. "Il y a une incarnation dans la rue de ce clivage dont on parle depuis des années, entre la France des métropoles et la France périphérique. On le voit dans la rue : la France périphérique a gagné. C’est cette France qui n’a pas voté Macron, qui a un problème économique, social et identitaire. C’est la France blanche, la France de la petite classe moyenne, à qui on a dit : Vous êtes en dehors du temps. Comme l’a dit Benjamin Griveaux : La France qui fume des clopes et roule en diesel", analyse-t-il.
Éric Zemmour estime aussi qu’il existe des parallèles entre la réalité d’aujourd’hui et la Révolution française. "En France, la lutte des classes se double d’un conflit culturel et identitaire. Cette lutte rappelle beaucoup les affrontements du passé : les girondins et les montagnards. On voit bien qu’il y a des girondins dans les métropoles mondialisées et des montagnards dans cette France périphérique, qui n’a que l’État pour se protéger. Parce que les autres savent se protéger des effets néfastes de la mondialisation : pour eux il y a la carte scolaire qu’on manipule, les universités américaines ou australiennes etc. La mondialisation du bas, elle a un entre-soi islamique, coranique, ainsi que l’aide de l’État", a-t-il déclaré.
Les maux actuels de la France seraient liés au manque d’ancrage dans le passé
Au cours de cet entretien, André Bercoff a notamment demandé à Éric Zemmour s’il n’y avait pas une perte de substance, de présentisme chez ceux qui nous gouvernent. Pour répondre à cette question, Éric Zemmour a choisi de citer Winston Churchill : "Un politicien pense à sa réélection, un homme d’État pense aux générations futures". "Il y a plusieurs problèmes. Tout d’abord, celui de la faible transmission de la culture. On se projette moins, on est moins dans le passé. Nos hommes d’État ne voient pas loin, ils veulent faire vite. Eux-mêmes, ils ne se vivent pas dans le temps long du passé. Je pense qu’on ne peut se projeter dans l’avenir que si on se vit dans l’histoire du passé".
Généralement parlant, selon Éric Zemmour, les parallèles entre la France d’aujourd’hui et celle du passé vont beaucoup plus loin. "Nous avons le retour des grands féodaux comme au Moyen Âge, nous avons l’invasion musulmane comme au 7e siècle, nous avons les prémices de guerres de religion comme au 15e siècle, nous avons la domination des femmes dans l’espace médiatique et public comme au 18e siècle, on a l’anglomanie (ou plutôt l’américomanie aujourd’hui) comme au 19e siècle…" a-t-il estimé.
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