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Éric Ciotti : "Emmanuel Macron est un procrastinateur"

Par La Rédaction

Éric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes et candidat à l'investiture LR pour la présidentielle, était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 13 octobre sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h15.

Éric Ciotti présidentielle
Éric Ciotti, interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio, le 13 octobre, dans "le petit déjeuner politique".

Éric Ciotti : "Le président de la République est en campagne, chéquier ouvert"

Emmanuel Macron a annoncé mardi 12 octobre un plan de 30 milliards sur cinq ans pour préparer la France industrielle de 2030. "Ça ressemblait plus à un meeting électoral qu'à une démarche très concrète", réagit Éric Ciotti. Pour lui, "c'est du programme électoral : ça n'est pas très sérieux d'annoncer, à quelques mois de la fin de ce quinquennat, des mesures qui se projettent sur l'avenir". "Il y avait déjà eu un plan sur les grands investissements de plus de 50 milliards d'euros en 2017 lancé par Emmanuel Macron, et un autre de 10 milliards d'euros sur la politique industrielle", rappelle-t-il. "Ces plans se sont perdus dans le sable, on ne sait pas même à Bercy ce que ces milliards sont devenus !", révèle le député des Alpes-Maritimes.

"Je crains qu'on soit à nouveau dans un effet d'annonces, au caractère électoral", confie le candidat à l'investiture LR pour la présidentielle. "On voit bien aujourd'hui que le président de la République est en campagne, chéquier ouvert, avec des conséquences très graves sur nos finances publiques, où on atteint des records abyssaux de dette et de déficit mettant en péril l'avenir", dénonce Éric Ciotti.

"Emmanuel Macron est un procrastinateur, il parle beaucoup mais il agit très peu"

Emmanuel Macron a affirmé que la France "travaille moins que les autres", qu'il faudrait davantage travailler et produire. "C'est un constat évident aujourd'hui", admet le député qui s'interroge sur ce que le Président "a fait pour corriger ce constat". "Ce sera le seul président de la République depuis trois quinquennats qui n'aura porté aucune réforme sur les retraites. C'est un procrastinateur, il parle beaucoup mais il agit très peu", souligne-t-il.

"On a une inquiétude très forte sur les retraites", rapporte Éric Ciotti. "Le nombre de retraités ne cesse d'augmenter, le nombre d'actifs qui paient les retraites, puisque c'est notre régime par répartition, ne cesse de diminuer. Au final, soit il y a une augmentation massive des cotisations qui pèsera sur les salaires ou les entreprises, soit une baisse des pensions qui pèsera lourdement sur les retraités, soit on a le courage d'augmenter, ce que je propose, l'âge de la retraite progressivement jusqu'à 65 ans", explique le candidat. "C'est la seule mesure d'âge qui soit concrète, estime-t-il, le reste c'est du baratin". Le député propose également de "revenir aux 39 heures, notamment dans la fonction publique. Ce sera aussi une source d'économie de dépenses publiques, alors qu'on bat les records au monde de dépenses publiques".

"On est aujourd'hui drogués à la dépense publique, qui produit des impôts et de la dette".

 

Éric Ciotti : "Il faut qu'on arrête de taxer sur les taxes"

Face à la flambée des prix de l'énergie, Éric Ciotti propose "d'arrêter de taxer sur les taxes. Dans le prix des carburants, qui atteignent des records, "il y a 60% de taxes et sur ces taxes, on paie 20% de TVA", rappelle le député. "Je propose de supprimer cette TVA", annonce-t-il. "L'augmentation du prix du baril de pétrole a permis à l'État d'avoir 2 milliards d'euros de recettes de plus. Or, le chèque énergie, ce n'est environ que 500 millions restitués", déplore le candidat.

"Ces prix sont supérieurs à ce qu'ils étaient lorsque la crise des Gilets Jaunes a démarré", pointe-t-il. "Ce ne sera pas supportable pour beaucoup de familles aujourd'hui. C'est aujourd'hui 1.500 euros de taxes par voiture par an".

Congrès des LR : "Je suis le seul à apporter des mesures de forte rupture"

Les Républicains semblent en ordre de marche pour le congrès du 4 décembre prochain. "On a une procédure clarifiée, unifiée", se réjouit Éric Ciotti. On sait que le 4 décembre nous aurons le candidat qui ira clairement et fortement devant les Français. C'est une très bonne nouvelle que tout le monde joue le jeu et que Xavier Bertrand ait accepté de le faire. J'ai déposé ma candidature", confirme-t-il. "Je suis favorable aux débats entre candidats, qui seront utiles. On a des différences", assure le député des Alpes-Maritimes. Il assure être "le seul à ne pas avoir voté Emmanuel Macron au second tour en 2017, j'ai voté blanc, j'ai mis dans l'enveloppe un bulletin François Baroin ! Je suis le seul à apporter des mesures de forte rupture".

"Je n'ai pas voulu cautionner l'élection d'un président de la République qui a tellement abîmé la France avec ce 'en même temps', ce refus de notre histoire, ce déni de notre identité, cette politique faible en matière d'autorité", affirme-t-il. Les candidats LR ne vont pas pour autant se déchirer, assure Éric Ciotti. "Je sens que le climat entre nous est plutôt positif. On se parle, je parle presque quotidiennement à mes amis qui sont aussi candidats. On n'aura aucune difficulté demain à se retrouver mais les militants doivent choisir", confie l'élu. "Je situe ma campagne clairement à droite : notre pays a besoin d'une droite courageuse, forte. Il faut couper le robinet d'eau tiède", propose-t-il.

 

"L'islamisme nous menace, c'est une guerre de civilisation"

Éric Ciotti représente-t-il la ligne Zemmour chez les LR ? "Ce que je dis, je l'ai toujours dit !", se défend le candidat à l'investiture LR. "J'ai dénoncé depuis des années les dangers d'une politique migratoire totalement incontrôlée, j'ai dénoncé la montée du communautarisme islamiste, les atteintes à la laïcité qu'un islam conquérant portait aujourd'hui à notre modèle". Pour lui, "l'islamisme nous menace, c'est une guerre de civilisation. Le modèle républicain français doit être respecté et défendu, il faut une assimilation extrêmement forte, qu'on ne devienne pas Français par hasard".

Dans son programme, Éric Ciotti propose "l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires aux usagers des services publics", en complément de la neutralité des fonctionnaires. Une interdiction qui concernera "le voile islamique", mais pas forcément le foulard qui est "un usage vestimentaire".

Le député des Alpes-Maritimes se défend de toute stigmatisation. "Je suis pour que chacun adhère au modèle républicain", précise-t-il, appelant à respecter "la France et son histoire". Pour Éric Ciotti, la religion est "une liberté personnelle" qui doit être différenciée de la culture. "Quand on vient avec sa culture, on ne vient pas avec son mode de vie", rappelant l'assimilation des immigrés italiens à Nice à l'entre-deux-guerres.

 

Éric Ciotti : "Le seul candidat qui peut gagner face à Emmanuel Macron sera issu de la droite républicaine"

Si Éric Zemmour s'impose devant les autres candidats de droite au soir du premier tour, les passerelles ne seront pas automatiques. "Je suis convaincu que le seul candidat qui peut gagner face à Emmanuel Macron sera issu de la droite républicaine", affirme Éric Ciotti, qui rappelle que les enquêtes d'opinion récentes place le candidat LR en capacité de se qualifier pour le second tour. Le député préfère souligner "l'effondrement et la perte de crédibilité totale" de Marine Le Pen et donc "la possibilité de casser ce duo Macron-Le Pen qui servait Emmanuel Macron".

Pourtant, de nombreux élus de droite se sont ralliés à la majorité présidentielle sortante, dont le maire de Nice, Christian Estrosi. "Ça fait très longtemps qu'il s'est rangé derrière lui, par pur opportunisme", déplore son rival. "Je suis resté fidèle à ma famille politique et à mes valeurs, quelles que soient les circonstances", rappelle le candidat à l'investiture.

Le prolongement du passe sanitaire doit être examiné, mercredi 13 octobre, en conseil des ministres. Éric Ciotti souhaite "en sortir le plus vite possible". Après l'avoir voté lors de son instauration, le député espère "que l'amélioration de la situation sanitaire permettra d'en sortir très vite", mais assure "par principe, ne pas être hostile" à sa prolongation jusqu'à l'été prochain.

 

 

 

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