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Emmanuel Macron et Édouard Philippe jugés loin des préoccupations des Français

Par Jérémy Jeantet

L'action du président de la République suscite l'approbation des professions libérales, des cadres supérieurs et des professions intermédiaires, selon le dernier tableau de bord politique Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Paris Match. Sa cote est beaucoup moins grande chez les ouvriers, les employés et les retraités. Lui et son Premier ministre, Édouard Philippe, sont jugés loin des préoccupations des Français.

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La cote de popularité d'Emmanuel Macron reste stable en Avril. D'après le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Sud Radio et Paris Match, 45 % des sondés approuvent l'action du président de la République, sensiblement au même niveau qu'au mois de mars. Depuis les premières semaines qui ont suivi son élection, le chef de l'État n'a jamais réussi à franchir à nouveau la barre symbolique des 50 % d'approbation.

"Cette vague traduit un statut quo dans une période marquée par l'attaque terroriste de Trèbes et, à un degré moindre, le début de la mobilisation contre le projet de réforme ferroviaire, a indiqué Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Traditionnellement, l'exécutif remonte après une attaque terroriste et a tendance à baisser lors d'un mouvement social très fort. Tout ce passe comme si ces deux événements s'étaient neutralisés, ce qui explique peut-être cette stabilité."

Clivage entre une France qui marche et les autres

Dans le détail, l'action d'Emmanuel Macron plaît aux artisans et commerçants (53 % d'approbation), aux professions intermédiaires (51 %) et surtout aux professions libérales et cadres supérieurs (59 %). Le désamour est, en revanche, beaucoup plus prononcé chez les employés (41 %), les ouvriers (39 %) et les retraités (36 %), qui ne semblent pas lui pardonner la hausse de la CSG.

Le risque d'une fracture entre deux France, celle des gagnants de la politique Macron et celle des perdants, semble bien réelle. "D'un côté, Emmanuel Macron a de très forts soutiens parmi ceux qui souhaitent la transformation du pays et, de l'autre, il y a un mouvement social dur avec un risque de paralysie du pays, a ajouté Frédéric Dabi. Quand on regarde la structure de popularité d'Emmanuel Macron, il réalise ses meilleurs scores dans une France qui, si je caricature, va bien et l'approbation baisse chez les ouvriers, dans les catégories populaires et chez les retraités, qui apparaissent en colère vis-à-vis de l'action du président de la République, du fait de la hausse de la CSG. La popularité du président tend à se cliver, à se cristalliser autour de pôles de soutiens très importants et très forts, notamment son électorat. Mais il y a également des pôles de contestation très forts dont pourraient profiter les partis d'opposition."

Statut quo pour l'opposition, qui peine à émerger

Le président de la République peut, en revanche, se targuer de susciter de l'adhésion quel que soit le bord politique. Ainsi, les sympathisants PS sont 57 % à approuver son action, 54 % chez les sympathisants écologistes et même 52 % parmi Les Républicains. Il ne reste guère que la France Insoumise (23 %), Debout la France (24 %), le Front National (18 %) et, plus surprenant, le MoDem (39 %), à exprimer un profond désaccord avec la politique menée.

Le schéma est le même pour le Premier ministre, Édouard Philippe, qui reste stable, à 46 % d'opinions positives, traduisant les mêmes oppositions selon les catégories socio-professionnelles que le chef de l'État.

En revanche, son histoire personnelle d'homme de droite lui vaut une adhésion plus large parmi les sympathisants LR (61 %), mais beaucoup plus de réticences parmi les sympathisants PS (41 %).

Petit bémol pour le couple exécutif, leur détachement avec la population. Ainsi, seules 38 % des personnes interrogées jugent le Premier ministre proche des préoccupations des Français, un chiffre qui tombe même à 34 % pour Emmanuel Macron.

Dans le reste du paysage politique, c'est toujours, pour les Français, la France Insoumise qui incarne le mieux l'opposition politique à Emmanuel Macron, pour 35 % des sondés, devant Les Républicains (27 %) et le Front national (23 %). À noter que le Parti socialiste, à 13 %, a gagné 5 points en deux mois et amorce une timide remontée après être descendu bien bas.

Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne les 29 et 30 mars auprès d'un échantillon de 1010 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus

 

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