Du jamais-vu en 90 ans. C’est avec une violence inédite que la région des Caraïbes et la Jamaïque en particulier ont été touchés depuis le début de la semaine par un monstre météorologique comme on en en voit un par siècle. Avec des vents enregistrés à plus de 300 km par heure (!), l’ouragan Melissa est classé comme phénomène de catégorie 5, c’est-à-dire le maximum sur l’échelle de Saffir-Simpson. Il est aussi considéré comme l’ouragans le plus violent jamais enregistré en Jamaïque.
Inondations dans les terres suite aux pluies diluviennes, glissements de terrain, toitures arrachées par la force des vents ou voitures retournées, l’île peuplée de 2,8 millions d’habitants connaît des ravages “catastrophiques”, comme en a témoigné le ministre de l’Environnement Matthew Samuda sur la chaîne américaine CNN. De son côté, le Premier ministre jamaïcain a qualifié l’ile de “zone sinistrée” et a également demandé à la population d’être vigilante vis-à-vis des crocodiles qui, en raison des inondations, peuvent s’avérer une menace.
Bilan des victimes
Pour le moment, le bilan des victimes de l’ouragan Melissa est monté à trois décès en Jamaïque, trois en Haïti et un en République dominicaine. Cependant aucun bilan officiel n’a pu être établi. Selon la Croix-Rouge, plus de 1,5 million de personnes pourraient être touchées par le cyclone. Désormais, l’ouragan se dirige vers Cuba, où l’état d’alerte a été déclaré dans six provinces de l’est du pays.
Ouragan #Melissa : "On n'avait jamais eu de catégorie 5, ça faisait très peur. On avait l'impression que la Jamaïque allait être avalée par l'ouragan" témoigne Marcia Bernard, présidente de l'association de la diaspora jamaïcaine en France #GrandMatin https://t.co/aEAbOXxNB5 pic.twitter.com/guwUax17KR
— Sud Radio (@SudRadio) October 29, 2025
Comment cette tornade s’est-elle formée ?
Le schéma est souvent le même : Melissa s’est formée au-dessus de la mer des Caraïbes, là où la température de l’eau a atteint des niveaux anormalement élevés, plus de 30 degrés... sur 50 mètres de profondeur ! Un carburant idéal pour le cyclone, avec une eau accumulant déjà un excès de chaleur lié aux gaz à effet de serre.
Le cyclone encore plus violent que l'ouragan Katrina impressionne les météorologues : œil symétrique, organisation parfaite, pression centrale tombée à 901 hPa (pression atmosphérique), statistique rarement observée dans l’Atlantique.
A la vitesse d'un marcheur
La formation rapide du cyclone s’explique aussi par l’absence de cisaillement du vent (différence de direction et de vitesse dans l’atmosphère). C’est donc ce qui a permis à l’ouragan de s’organiser sans entrave.
L’un des éléments les plus inquiétants est également la lenteur extrême du typhon. Habituellement, un cyclone se déplace entre 15 et 30 km/h. Melissa, lui, avance à seulement 4 km/h environ, c’est-à-dire la vitesse d’un marcheur. Un ouragan se déplaçant à cette vitesse est le scénario redouté de tous les experts.
L'ouragan Melissa a fait un carnage à la Jamaïque. Le bilan final risque d'être très lourd. Force et courage au peuple Jamaïcain 🙏🏿 🇯🇲 pic.twitter.com/Qr7alNgl6c
— Guadeloupe Image ☀️ (@Guadeloupe_Pic) October 29, 2025